Des plantes OGM rendues tolérantes à des herbicides par mutagenèse, principalement du tournesol et du colza, et plus marginalement des endives et du maïs, sont cultivées en France depuis plusieurs années. Pourtant, la loi française et la réglementation européenne n'autorisent pas la culture d'OGM en plein champs sans des autorisations spécifiques préalables. Ces règles imposent aussi que ces produits fassent l'objet d'un étiquetage strict pour avertir les consommateurs, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Combat Monsanto et ses partenaires ont décidé de passer à l'action désobéissante avec votre aide pour faire interdire ces "OGM cachés".

 

Quelle action ? 

Nous appelons chacun.e à constituer des groupes locaux autonomes et autogérés qui vont s’organiser pour mener des actions d'étiquetage des produits contenant des "OGM cachés" dans les grandes surfaces afin d'avertir les consommateurs et d'interpeller le gouvernement. Un kit de mobilisation et d'action est à votre disposition ici.


 
Cette action est ouverte à tous, y compris aux groupes locaux déjà constitués en association ou collectif qui voudraient s'emparer des outils que nous mettons à disposition. Des stickers à coller seront transmis aux groupes constitués qui se signaleront via ce formulaire.

 

Des OGM cachés cultivés en France , comment en est-on arrivé là ?

Dans l'ombre, à la faveur de nouvelles techniques de manipulation du vivant, les semenciers ont introduit de nouvelles variétés mutées (issues de la mutagenèse) qu'ils veulent faire échapper à la loi sur les OGM grâce à leur intense lobbying.
 
Pourtant, anciens ou nouveaux OGM, ces plantes mutantes ont la même vocation : pouvoir tolérer et absorber des quantités élevées d'herbicides sans mourir pour le plus grand bénéfice des vendeurs de pesticides... Qui sont aussi devenus les grands semenciers de ce monde comme Monsanto-Bayer ou BASF, premier vendeur de plantes rendues tolérantes aux herbicides !
 
Nous avons toutes les raisons d'alerter et de nous mobiliser contre ces OGM "éponges à pesticides". En janvier 2020, des données rendues publiques indiquent une augmentation de 24% des quantités de pesticides vendues en 2018 par rapport à 2017, avec un record de près de 90 000 tonnes de matières actives vendues en France, un chiffre jamais atteint ces 10 dernières années malgré une augmentation constante (source Le Monde, janvier 2020). Sur les OGM cachés comme nous les appelons, ou Variétés rendues Tolérantes aux Herbicides (VrTH), l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) nous indique que "d’après les données recueillies, les surfaces cultivées avec des VrTH en culture d’oléagineux représentaient en 2017, 27% des surfaces de tournesol (soit environ 160 000 ha) et 2% des surfaces de colza (soit environ 30 000 ha)" (Source : Anses, Novembre 2019). L'Anses reconnait aussi que "les résidus d’herbicides associés aux VrTH n’ont jamais été recherchés dans les tournesols et colzas VrTH récoltés, dans le cadre des plans nationaux de surveillance de résidus de pesticides."
 
Pas de traçabilité et pas de contrôle de produits agricoles et alimentaires qui peuvent se retrouver dans nos assiettes, augmentation de l'usage des pesticides (pointée par l'INRA) et dissémination des gènes mutés : voilà la situation telle qu'elle existe aujourd'hui. Il faut agir avant de perdre le contrôle !
 
Face aux manœuvres des semenciers et vendeurs de pesticides, la résistance des associations et collectifs activistes s'organise par divers moyens. Des recours juridiques français d'associations écologistes et paysannes françaises ont permis d'obtenir un jugement important en juillet 2018 de la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) : celle-ci a reconnu que toutes les variétés de plantes issues de la mutagenèse sont aussi des OGM et que la réglementation sur les OGM existante doit s'appliquer à ces plantes et les produits qui en sont issus.

Le 7 février 2020, interpellé par des associations écologistes et syndicats paysans, le Conseil d’État a confirmé cette décision de la CJUE en donnant 9 mois au gouvernement français pour que les plantes mutées rendues tolérantes aux herbicides soient retirées du catalogue officiel des semences et leur culture stoppée jusqu’à évaluation conforme à la réglementation OGM. La pression des lobbies reste grande au niveau européen pour faire modifier la réglementation sur les OGM et en exclure les nouvelles techniques de manipulation génétique.
 
Les juges ont parlé, les experts se sont prononcés et pourtant, rien ne se passe depuis plusieurs mois. Les États membres et a fortiori la France laissent ces "OGM cachés" être cultivés sans encadrement, sans vérification de la sécurité sanitaire de ces produits gorgés de pesticides. Les consommateurs n'ont pas la possibilité de choisir les produits qu'ils et elles consomment faute d'étiquetage approprié pour indiquer la présence de ces OGM dans les produits alimentaires.
 
Des "OGM cachés", nous n'en voulons pas, ni dans nos champs, ni dans nos assiettes ! Nous passons à l'action désobéissante avec nos partenaires et nos soutiens activistes et nous en appelons à vous pour nous aider à faire interdire toutes ces variétés de plantes rendues tolérantes aux herbicides qui contribuent à l'augmentation de l'usage de pesticides et n'apportent pas les garanties sanitaires nécessaires pour la santé humaine et le respect de la biodiversité !

 

L'ombre des lobbies sur la réglementation des nouveaux OGM

En France, la culture des  OGM est interdite depuis 2008. Pourtant, les lobbies ont trouvé une parade ingénieuse : ils ont réussit à faire admettre que certains types de manipulations génétiques (notamment la mutagenèse) ne soient pas considérés dans la législation comme des OGM, bien qu'ils le soient de facto. Et c’est ainsi que les plantes mutées ont envahi nos champs et nos assiettes. Face aux dangers sanitaires, environnementaux et économiques qu’ils représentent, nous souhaitons que chaque Français sache, que dans notre dos, des OGM sont cultivés autour de nous, et que nous en mangeons possiblement tous les jours.

Aujourd'hui, dans la plus grande opacité, les lobbies de l'agrochimie et des semenciers oeuvrent d'arrache pied pour modifier la réglementation européenne sur les OGM et en faire exclure leurs nouvelles semences mutées, contre l'avis de la CJUE et des autorités sanitaires, mais pourtant certains Etats et leurs dirigeants semblent participer activement à la manoeuvre. 

La mobilisation militante et les préférences de consommateurs, informés grâce à un étiquetage strict des OGM obtenu de grande lutte, avait permis d'obtenir une victoire écologique majeure contre Monsanto en 2008 en obtenant l'interdiction de la culture en plein champ de ses maïs OGM autorisés en Europe, au nom du principe de précaution, puis inscrit cette interdiction dans la loi en 2014, rendant de fait la France un pays "sans OGM" dans ses champs et ses assiettes (mais encore présent dans l'alimentation animale).

Il est urgent de nous mobiliser face à ce danger des OGM et des variétés rendues tolérantes aux herbicides afin de faire savoir fermement à nos gouvernements que NOUS NE VOULONS PAS D’OGM, NI DANS NOS CHAMPS, NI DANS NOS ASSIETTES, NI DANS LE RESTE DU MONDE !

 

Passons à l'action

Alors que la majorité des Français n’y est pas favorable, les firmes agrochimiques distribuent leurs semences OGM et les chaînes de grande distribution vendent les produits qui en sont issus, tout cela dans la plus grande opacité organisée. C’est pourquoi nous voulons rendre visibles ces pratiques et sensibiliser les consommateurs en étiquetant les produits contenant des "OGM cachés" ! L’objectif est également de faire pression sur les distributeurs pour qu’ils ne vendent plus de produits contenant des OGM.

Sachant...

  • qu’il n’y a pour le moment pas de certitudes sur les effets à long terme sur la santé et l’environnement entraînés par la consommation et la culture de plantes issues des nouvelles techniques de manipulation génétique qui produisent des "Organismes génétiquement modifiés"
  • que la culture de plantes OGM peut entraîner la dissémination de gènes de tolérance aux herbicides vers d'autres variétés sauvages, par le biais des pollens transportés par le vent et les insectes pollinisateurs
  • que les cultures de plantes conçues pour ne pas mourir quand elles sont aspergées d’herbicides vont nécessairement faire augmenter les quantités de pesticides épandus, et qu’il est déjà largement confirmé que ces derniers sont l’une des principales causes du déclin massif de la biodiversité et de problèmes de santé publique

...nous, citoyens, voulons voir bannis des champs et des assiettes les OGM, quelque en soit la technique de manipulation et en particulier les plantes rendues tolérantes aux herbicides, et nous souhaitons prendre part au débat aujourd’hui centralisé par les lobbies et le monde politique.

Afin d’indiquer aux consommateurs où sont cachés les OGM dans nos rayons de supermarchés, vous pouvez organiser une action d’étiquetage des produits contenant des OGM. Un kit de mobilisation est mis à votre disposition : il contient les visuels des autocollants « contient des OGM cachés ? », une liste des produits à étiqueter, des informations sur l’action...

 

Nos revendications :

  • Nous demandons au gouvernement et au ministre de l’Agriculture en particulier qu’il fasse appliquer les jurisprudences européenne et française concernant les OGM et les variétés rendues tolérantes aux herbicides. En effet, selon l’arrêt de la CJUE du 25 juillet 2018 et du Conseil d’État du 7 février 2020, les VrTH obtenues par mutagenèse sont bien considérées comme des OGM. De ce fait, si on applique la réglementation européenne et française, la culture et la distribution des Variétés rendues Tolérantes aux Herbicides doivent être interdites puisqu’elles n’ont fait l’objet ni d’une évaluation sanitaire et environnementale appropriée, ni obtenu les autorisations de mises sur le marché adéquates en matière d’OGM.
  • Nous réclamons un moratoire immédiat, avant les semis du printemps, sur la mise en culture de l’ensemble des variétés rendues tolérantes aux herbicides et leur retrait du catalogue officiel des semences.
  • Nous réclamons l’étiquetage systématique et rigoureux des produits susceptibles de contenir des “OGM cachés” issus des nouvelles techniques de manipulation génétique, dont la mutagenèse, c’est à dire l’application immédiate de la directive européenne 2001/18/CE.
  • Un contrôle de l’étiquetage et des résidus de pesticides contenus dans les VrTH doit être mis en place afin de garantir la transparence et la sécurité pour le consommateur.