Samedi 15 mai 2021 a eu lieu la neuvième Marche contre Monsanto-Bayer et l'agrochimie, une mobilisation qui s'est tenue dans 17 villes de France, Martinique et Guadeloupe.
Plus de 60 organisations de la société civile, syndicats et partis politiques avaient soutenu l'appel publié en avril dernier sur notre site. Une tribune, signée par des dizaines d'organisations et personnalités du monde militant, politique et artistique, avait également été publiée dans Libération le 12 mai.
Et ce sont environ 2500 personnes qui ont répondu présent le 15 mai à cette nouvelle mobilisation pour soutenir les nombreuses victimes du système agrochimique actuel, pour dénoncer les impacts catastrophiques sur la biodiversité et la santé humaine de celui-ci, et pour promouvoir un autre modèle agricole respectueux de l'environnement, de la santé et des agriculteurs et agricultrices.

A l'appel de Combat Monsanto et du Collectif Vietnam-Dioxine, de nombreuses organisations et citoyen·nes se sont mobilisées localement comme chaque année le troisième samedi du mois de mai. En raison du contexte sanitaire encore très difficile et malgré une météo souvent défavorable, les mobilisations ont pris plusieurs formes avec des marches (Lorient, Paris, Saint-Quentin et Troyes), mais aussi des rassemblements avec prises de parole (Carcassonne, Chalon-sur-Saône, Gérardmer, Le Mans, Lille, Metz, Nantes, Peyrehorade, Pointe-à-Pitre, Reims, Soudon/Le Lamentin et Valenciennes) ou des stands (Lannion).

Cette mobilisation réunissait un nombre important de revendications autour de trois thématiques principales :

  • Exiger la justice environnementale :
    • réclamer justice pour les victimes des produits toxiques (chlordécone, glyphosate et autres pesticides, agent orange) fabriqués par Monsanto et les autres firmes agrochimiques
    • créer des liens entre les victimes pour favoriser une convergence des différentes luttes (procès de Tran To Nga, scandale du chlordécone, procès de Paul François et les autres victimes des pesticides, campagne Secrets Toxiques...) qui ont souvent les mêmes adversaires
  • Dénoncer les impacts du système agrochimique actuel et les inégalités qu'il crée et/ou renforce :
    • dénoncer ce système (utilisation massive des pesticides, OGM, engrais azotés... ; lobbying des multinationales de l'agrochimie et des semences...) et ses impacts sur l’environnement et la biodiversité dans son ensemble (conséquences climatiques, disparition des pollinisateurs et autres insectes, impacts sanitaires, pollutions des eaux, air et sols...)
    • dénoncer les inégalités que le système agro-industriel crée et maintient : inégalités socio-économiques chez les paysan·nes de France et du reste du monde ; volonté de l'agrochimie d'imposer son système toxique dans les pays du Sud ; système économique et commercial hérité du passé colonial rendant dépendant·es les paysan·nes des pays du Sud ; racisme environnemental...
  • Promouvoir une agriculture et une alimentation écologique et plus autosuffisante :
    • soutenir un modèle d’agriculture écologique, saine et respectueuse de l’environnement et de la biodiversité : bannissement des pesticides de synthèse et autres OGM ; réduction forte des engrais azotés et de la production/consommation de viande industrielle pour ne plus dépendre du soja importé qui déforeste ; favoriser les pratiques agricoles qui évitent la monoculture...
    • proposer un modèle agricole socialement juste pour les paysan·nes et une alimentation saine et accessible économiquement à la population : assurer des revenus plus justes pour les paysan·nes qui pratiquent une agriculture écologique ; changer radicalement la Politique Agricole Commune pour qu'elle soutienne des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement et de la biodiversité ; exiger davantage de menus végétariens, de produits bios et locaux dans la restauration collective publique et privée ; assurer l’accès universel à une alimentation de qualité pour toute la population...

Nous avons ainsi fait le lien entre les combats actuels de Tran To Nga concernant l'agent orange et les collectifs en Martinique et Guadeloupe qui se battent pour obtenir justice sur le chlordécone. Nous soutenons plus que jamais toutes les victimes de ces produit toxiques qui, dans le monde entier, se sont lancées dans des procédures judiciaires pour réclamer reconnaissance, condamnation des coupables et réparations.

Nous vous donnons déjà rendez-vous le samedi 21 mai 2022 pour la 10ème Marche contre Monsanto-Bayer et l'agrochimie. 2022, en plus d'être l'année de l'élection présidentielle, sera celle où l'Union européenne devra ré-autoriser (ou interdire) le glyphosate. Nous avions perdu de très peu en 2017, il ne faudra pas laisser passer cette deuxième chance !

Nous tenons à remercier chaleureusement toutes les personnes qui se sont engagées bénévolement pour l'organisation de ces mobilisations cette année, qu'elles soient à Paris et ailleurs. Et nous remercions également toutes les organisations qui ont participé ou soutenu la Marche contre Monsanto-Bayer et l'agrochimie 2021 !

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