Le Collectif des Faucheurs Volontaires est né lors du rassemblement du Larzac en 2003. Après une décennie de résistance en France, leur action a permis de susciter le débat public sur les OGM et de freiner leur développement en France.

Les 20 et 21 juillet dernier, le collectif fêtait ses 10 ans à Bouzy-la-Forêt dans le Loiret. L’occasion de faire un bilan et de rassembler des troupes toujours mobiliser pour résister à Monsanto et l’imposition des OGM tout comme désormais les plantes tolérantes aux herbicides (colza et tournesol) par les techniques de mutagénèse, des plantes mutées que les Faucheurs considère comme des « OGM cachés » ! Afin de fédérer les luttes internationales, le Collectif a invité des résistants d’Europe et d’ailleurs à se rencontrer afin d’échanger sur la situation dans leur pays, sur leurs actions menées, et à construire ensemble une opposition commune et internationale.

Déclaration des Faucheuses et faucheurs volontaire pour leur 10 années de lutte

Dès 1997, une prise de conscience à commencer à germer ! Une opposition ferme et active se mettait alors en branle contre les cultures d’organismes génétiquement modifiés en France. C’est en 2003, il y a 10 ans, que des femmes et des hommes décidèrent de se rassembler en collectif d’opposition active aux OGM. Tous se rassemblent au tour de la « Charte des faucheurs volontaires » et ensuite la déclaration d’ « Engagement des faucheurs volontaires » qui donneront le ton des actions à venir.

Faire barrage aux organismes génétiquement modifiés, c’est s’engager à protéger les semences paysannes et la biodiversité aussi bien sauvage que cultivée. C’est utiliser la désobéissance civique en neutralisant des plantes pesticides pour faire respecter les droits de la Nature, ce droit de ne pas être génétiquement contaminée, de ne pas être rendue tolérante à des herbicides par modification génétique ou mutagénèse .

Tout au long de ces dix années des centaines d’actions ont été menées. Neutralisations, conférences, grèves de la faim, oppositions aux importations, blocages de port, occupations de sites de stockage, caravanes de résistance, inspections citoyennes. Elles ont abouti à des moments historiques et mémoriaux de luttes des soutiens internationaux, l’émergence de lanceurs d’alerte, ainsi que des temps forts notamment dans certains tribunaux… Elles ont contribué à faire évoluer les mentalités, à rendre public le débat sur l’agriculture et l’alimentation que nous voulons, pour nous et pour les générations futures.

A ce jour, les faucheuses et les faucheurs ont à leur actif d’avoir réussi à ce qu’il n’y ait pas d’autorisation de culture d’ogm sur notre territoire. Les faux ne doivent cependant pas être rangées, des ogm cachés derrière le masque « mutagénèse » arrivent en force. Le lobbying est puissant, les intérêts financiers colossaux.

Nous savons tous que la question des importations reste entière, que si nous n’avons pas d’ogm dans nos champs nous en avons quand même dans nos assiettes dès lors que nous consommons des animaux issus d’élevages conventionnels.

Pour les dix ans, des rencontres internationales des mouvements contre les OGM ont été l’occasion d’échanges fructueux de connaissances, d’états des lieux, de stratégies, de convergences pour gagner ici et partout une agriculture et une alimentation débarrassées de ces nécrotechnologies. Les militants invités venus de 14 pays ont témoigné de leur luttes locales, de leur détermination mais aussi d’un grand respects pour les faucheurs volontaires et leur demande de ne pas baisser la garde.

Ici, partout l’engagement a été pris de renforcer nos liens pour mieux organiser notre lutte commune pour la préservation de la Nature face aux apprentis sorciers, aux mégalomanes et à l’avidité des transnationales semencières.

A ceux qui veulent modifier génétiquement le Nature .

Nous répondons : RESISTANCE !


Rencontres internationales des mouvements contre les OGM, les 20 et 21 juillet 2013 à Bouzy la Forêt (France).

Suite à ces rencontres, la déclaration de Bouzy (ci-dessous) fait écho à cette volonté internationale de résistance contre les multinationales des biotechnologies et leur modèle agro-chimique d’une agriculture sans paysan.

Déclaration commune

Nous, mouvements opposés à la dissémination des OGM (organismes génétiquement modifiés) dans l’environnement, avons partagé l’expérience de nos luttes à l’occasion des 10 ans du Collectif des faucheurs volontaires d’OGM. 14 pays du monde entier représentés par des organisations, associations et mouvements ont participé aux débats.

Des résistances contre ces OGM existent mondialement pour défendre le droit et la liberté de produire et consommer sans OGM. Les luttes engagées par les uns renforcent et motivent le combat à mener par les autres.

Les industries semencières et agro-alimentaires s’approprient le vivant et le droit d’imposer la commercialisation et l’utilisation des plantes génétiquement modifiées. Elles détruisent l’agriculture paysanne et vivrière et portent atteinte à la souveraineté alimentaire, à la biodiversité et à la santé humaine et animale.

Nous, citoyennes et citoyens de tous horizons, travaillons à une solidarité et une résistance mondiale contre les OGM.

Nous déclarons mutualiser nos énergies et nos moyens contre la domination des multinationales s’appuyant sur la complicité et l’hypocrisie des gouvernants et dirigeants des structures internationales (OMC, FMI, etc).

Nous refusons le brevetage et la marchandisation du vivant.

Nous élaborons, ensemble et pour le bien commun, une coordination des résistances internationales.

Une agriculture respectueuse du vivant est possible.

Une recherche partagée entre paysans et scientifiques est possible.

Participants
- Afrique du Sud ; Mariam MAYET : Africa Center for Biosafety
- Belgique ; Barbara VAN DYCK et Steven DESANGHERE : Field Liberation Movement
- Bénin ; René SEGBENOU : Coalition pour la Protection du Patrimoine Africain
- Jeanne ZOUNDJIHEKPON : Grain
Brésil ; Darci FRIGO : Mouvement des Sans Terre
- Espagne ; Juan-felipe CARRASCO : Salvia
- Etats-Unis ; Lisa STOKKE et Dave MURPHY : Food Democracy Now
- Italie ; Luca COLOMBO : Fondation Italienne pour la Recherche en Agriculture Biologique et Biodynamique
- Inde ; Sreedevi LAKSHMI KUTTY : Coalition for a GM-free India
- Mexique ; Catherine MARIELLE : Grupo de Estudios Ambiantales AC
- Nouvelle-Calédonie ; Jérémy ANDRÉ : Stop OGM Pacifique
- Pays-Bas ; Anton LUCCIONI : Militant
- Royaume-Uni ; Gérald MILES : Take the Flour Back
- Sénégal ; Lamine BIAYE : Association Sénégalaise des Producteurs de Semences Paysannes
- France ; Arnaud APOTEKER : Chargé de mission sur les OGM au Parlement européen
- France ; Josie RIFFAUD : Via Campésina
- France ; René LOUAIL : Confédération Paysanne
- France ; Jean-Baptiste LIBOUBAN : initiateur du Collectif des Faucheurs Volontaires

Pour contacter le Collectif des faucheurs volontaires

Charte des faucheurs volontaires

 par courriel : faucheurs.ogm[@]laposte.net
 par courrier : C.F.V. — Eyssal — 24520 LAMONZIE-MONTASTRUC

Pour soutenir les faucheurs : association Sans Gène (voir Appel à soutien financier pour les faucheurs volontaires condamnés) :
Sans Gène, CASC, 10 bis rue du Colonel-Driant, 31400 Toulouse
site : http://sans-gene.org
secrétariat : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.