jeudi 06 mars 2008
Pourquoi des agriculteurs ont dit non aux OGM.

La plus importante coopérative polyvalente française qui a
son siège à Ancenis, en Loire-Atlantique, compte 26 000 adhérents. Elle
a consulté sa base tout au long du mois de janvier. Avec non seulement
des questionnaires individuels mais aussi 34 réunions débats. Au
printemps dernier, la décision de la direction de semer 35 hectares de
maïs OGM Mon 810 destiné à la production de semences avait provoqué un tollé, y compris chez ses adhérents. Visitées par des « faucheurs
volontaires », une partie de ces surfaces n’avait pu être récoltée.

Développer les filières bio

Du bilan de ces rencontres et de l’analyse des 3100 réponses (un taux
jugé élevé au regard du nombre de coopérateurs actifs), Terrena retient
que « 57 % des adhérents ne rejettent pas le principe des OGM sur leurs
exploitations ». La majorité, en revanche n’en voit pas l’utilité
immédiate et « 68 % demandent à leur coopérative de ne pas
commercialiser de semences OGM actuellement ». De là découlent les
orientations définies le 4 mars.

Terrena mettra en place une veille active sur les biotechnologies - y
compris mais pas seulement OGM - afin de « ne pas décrocher » de celles
qui seraient demain déterminantes en matière de compétitivité. Mais,
constatant que « les conditions d’une cohabitation pacifiée des OGM avec
le reste de l’agriculture ne sont pas réunies », elle ne vendra pas de
semences de ce type en 2008 et 2009, voire au-delà si ce n’est pas le cas.

L’enjeu est d’importance pour Terrena qui veut développer les filières
bio (actuellement 1,2 % du chiffre d’affaires). Elle propose que la loi
instaure des instances régionales de concertation où seraient établies,
par territoire, les règles de coexistence. La coopérative s’engage par
ailleurs à maintenir « autant que cela sera possible » une offre en soja
non OGM pour ses éleveurs.

Quant aux semences de Mon 810 issues des huit hectares épargnés elles seront « restituées aux obtenteurs en contrepartie de la promesse de ne pas les vendre en France. » Certains auraient préféré les voir détruites...

Gwénaël DEMONT.
Ouest France