Marie-Monique Robin mène depuis des années des enquêtes au long cours sur les sujets les plus variés. On lui doit entre autres,Voleurs d’organes, Escadrons de la mort : l’école française, Torture made in USA, Le Monde selon Monsanto ou dernièrement Notre poison quotidien. Des investigations qui lui valent de farouches détracteurs mais aussi un public fidèle rencontré au fil des festivals ou de nombreuses projections publiques de ses films.

La réalisatrice a décidé de franchir un pas supplémentaire. D’abord monter sa propre maison de production audiovisuelle, M2R Films, ensuite faire appel au public pour en financer en partie les projets. Le film qui ouvrira le bal de ce nouveau mode de production traite d’un de ses thèmes fétiches : la nécessité d’une alimentation saine. Un sujet en droite ligne avec ses deux précédents documentaires : Le Monde selon Monsanto et Notre poison quotidien. Il a pour titre provisoire : Comment on nourrit les gens ? … mais pour de bon, comprendre sans recourir aux pesticides.

Démultiplier l’impact

La souscription publique passe par un préachat sur le site de M2R (www.m2rfilms.com) du futur DVD du film dans une édition spéciale qui sera enrichie d’une partie des rushes non utilisés et d’un livret recensant les références des organismes et des témoins rencontrées pour les besoins du film. Coût : 30 euros. Pour ce prix, les souscripteurs auront également accès au site du reportage où ils pourront suivre l’avancée de la réalisation du film.

Le coût d’un documentaire d’investigation mené sur plusieurs continents est élevé. Le Monde selon Monsanto ou Notre Poison quotidien ont nécessité chacun environ 600.000 euros. Les contributions collectées par cet appel à souscription ne peuvent donc prétendre couvrir qu’une très faible part des fonds nécessaires au tournage du documentaire. Ils procureront cependant à la réalisatrice cette petite marge de liberté financière en plus qui permet de pousser une investigation un peu plus loin ou de ne pas renoncer à suivre une piste qui s’ouvre.

L’idée de la souscription ne s’arrête pas là. En associant très en amont un public plutôt militant, en lui donnant la possibilité de suivre le déroulement du reportage, en le mettant en contact avec les témoins du film, Marie-Monique Robin s’inscrit également dans une démarche qu’on qualifierait volontiers de « citoyenne », si le mot n’était pas autant galvaudé. L’idée est de créer du lien pour que le public s’approprie le film, le fasse connaître, l’utilise et en démultiplie l’impact au moment et après sa diffusion.

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Combat Monsanto, le 9 mai 2011

Source : Télérama, le 9 mai 2011