Paris, le 2 août 2010 – Le 20 juillet dernier la France, via le Ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire, a inscrit en toute discrétion au catalogue des plantes autorisées à la culture en France deux variétés de maïs OGM T25. Concrètement cela signifie que ce maïs peut être cultivé dès aujourd’hui sur le territoire français, et très prochainement sur tout le territoire européen puisque l’inscription à un catalogue national entraîne automatiquement l’inscription au catalogue européen !
La France est ainsi le premier pays européen à autoriser la culture de cet OGM.

« Le gouvernement a sournoisement ouvert la porte aux OGM en France juste avant de partir en vacances, déclare Arnaud Apoteker, chargé de campagne OGM pour Greenpeace France. Si une société décide de planter cet OGM demain, elle en a le droit alors même qu’aucune réglementation de coexistence n’est en place aujourd’hui. Cela serait une catastrophe ! Nous demandons le retrait immédiat du maïs OGM T25 du catalogue ainsi que l’adoption par la France d’une clause de sauvegarde sur cet OGM. »

Une culture insensée et dangereuse en France

Ce maïs OGM a pour seule caractéristique d’être tolérant à un herbicide très toxique, le glufosinate. Ce dernier est d’ailleurs interdit d’utilisation sur les cultures de maïs. La culture du T25 n’a donc aucun intérêt mais peut s’avérer très dangereuse. En effet il est impossible de contrôler l’utilisation du glufosinate sur les champs cultivés avec cet OGM.

« La tolérance du T25 à un herbicide aussi toxique que le glufosinate représente un vrai risque de santé publique, ajoute Arnaud Apoteker. Les preuves de sa nocivité sont si évidentes qu’il figure parmi les 22 produits agrochimiques qui vont bientôt être retirés du marché en Europe ! »

Le glufosinate représente un risque considérable pour les agriculteurs, est nuisible pour les insectes des zones environnantes et est potentiellement dangereux pour les consommateurs qui ingèrent des aliments contenant des résidus de cet herbicide…

Et revoilà le MON810…

Le 20 juillet le France a aussi inscrit au catalogue 30 variétés de MON810. La France ayant une clause de sauvegarde sur cet OGM, cette inscription va permettre aux industriels français du maïs de cultiver et de vendre le MON810 à l’étranger.

« Le gouvernement français cède à la pression des industriels avec ces inscriptions au catalogue. Aujourd’hui l’Etat fait quelque chose d’inimaginable : il reconnaît que le MON810 représente un danger et applique une clause de sauvegarde sur son territoire et en même temps il permet la culture de ce dernier à l’étranger ! Qu’est-ce que cela signifie ? Ce qui est dangereux en France l’est moins pour les autres pays ? C’est une attitude scandaleuse vis-à-vis de nos voisins européens ! Si le gouvernement français admet que les OGM sont dangereux, il doit assumer son choix jusqu’au bout et retirer immédiatement du catalogue ces variétés de MON810 ! » conclut Arnaud Apoteker.

Il est bon de rappeler que les OGM T25 et MON810 sont autorisés en Europe depuis 1998 et que leur processus de ré-autorisation est en cours (une autorisation est donnée pour 10 ans). Mais les processus sont extrêmement lents et en attendant la décision de l’Union européenne, ces cultures restent autorisées jusqu’à son éventuelle ré-autorisation… Le principe de précaution ne s’applique donc pas dans ce cas et des cultures OGM qui ont plus de douze ans sont toujours cultivées !

Source : Greenpeace France, le 2 août 2010