Samedi 24 juillet, deux cent faucheurs volontaires ont lancé l’alerte en neutralisant deux parcelles d’essai OGM appartenant aux multinationales semencières Pioneer, Caussade, Limagrain et BASF. Ces tournesols ont été génétiquement modifiés en laboratoire par une méthode non naturelle de mutagénèse chimique. Une annexe de la réglementation européenne sur les OGM exclut bizarrement ces OGM cachés de son champ d’application.

En conséquence :

* l’impact sur la santé et l’environnement de ces OGM et l’impact des modifications génétiques non intentionnelles n’a jamais été évalué.
* l’impact de l’arrosage du tournesol par l’herbicide sur la santé des personnes et des animaux d’élevage qui le consomment, sur les insectes pollinisateurs qui le butinent, les oiseaux qui mangent ces insectes... n’a jamais été évalué.
* le risque de prolifération de plantes résistantes aux herbicides, aggravé par l’utilisation sur le tournesol du même herbicide déjà trop employé sur d’autres cultures comme le blé, n’a jamais été évalué.
* aucune précaution n’est prise contre les risques de contamination au champ des cultures conventionnelles ou biologiques et de l’ensemble de la chaîne alimentaire par ces gènes manipulés.
* les paysans et les consommateurs ne disposent d’aucune information sur ces risques ni sur le caractère OGM des plantes qu’ils cultivent ou qu’ils consomment.
* les paysans ne sont pas informés des brevets et des Certificats d’Obtention Végétale qui protègent ces plantes et les exposent à voir le fruit de leur travail saisi s’ils tentent de ressemer une partie de leur récolte sans verser de lourdes royalties aux firmes semencières.

Nous ne laisserons pas les paysans, les consommateurs et l’environnement devenir les cobayes d’expérimentations à grande échelle des laboratoires de génie génétique. Nous ne laisserons pas une poignée de firmes multinationales s’emparer de l’ensemble des semences et de l’alimentation !

La Confédération Paysanne exige que les variétés obtenues par mutagénèse soit appréhendées comme des OGM. La Confédération Paysanne s’oppose à la nouvelle prolifération clandestine de ces OGM cachés dans nos champs et nos assiettes et à la confiscation de la souveraineté alimentaire des peuples par les brevets et les Certificats d’Obtention Végétales sur les plantes.

Source : Confédération Paysanne, 26 juillet 2010