Plus d’une centaine de faucheurs volontaires occupent depuis ce vendredi matin, 8 heures, le site de l’entreprise Sea-invest, sur le port de Sète (Hérault).

« Ce jour n’a pas été choisi par hasard », explique un militant. Ce matin, le tribunal correctionnel de de Béziers a condamné José Bové à 1500 euros d’amende et une autre faucheuse volontaire, Isabel Ibarondo à 1500 euros avec sursis, suite à un fauchage symbolique - plusieurs centaines de militants avaient arraché un épi de maïs OGM chacun - dans un champ de Murviel-lès-Béziers (Hérault) en août 2006.

Leur objectif, aujourd’hui, est de dénoncer les importations de tourteaux de soja transgénique provenant d’Amérique du Sud (Paraguay, Brésil, Argentine) et revendus aux agriculteurs français pour servir d’alimentation pour le bétail. Ils transitent par Sea-invest, une entreprise privée de stockage qui dispose de plusieurs hangars dont deux dédiés au soja OGM pour une capacité d’environ 50 000 tonnes. Des militants ont bloqué le princpipal hangar sur lequel ils ont accroché des banderoles portant notamment l’insription : « Des OGM pesticides se cachent dans mon assiette, mange et tais-toi. » En attendant d’être entendus, ils empêchent les camions de charger et des policiers arrivés vers 8h30 attendent derrière les grilles.

« L’un des problèmes est dans les pays producteurs où l’on vire des paysans de leurs cultures vivrières pour produire du soja transgénique résistant au round up. D’où l’épandage de cet herbicide partout », raconte Michel, un des « faucheurs ».

Ceux-ci veulent que la région Languedoc-Roussillon interdise les OGM, leur culture et leur importation, et réclament une traçabilité pour que les consommateurs sachent s’ils mangent des OGM.

L’opération, programmée depuis plusieurs mois, implique des militants de toute la France dont certains ont participé au blocage du Port de Lorient (Morbihan), en novembre, pour des motifs similaires. Mais le Rendez-vous obtenu alors avec le ministère de l’Agriculture n’avait rien donné selon eux. D’où leur volonté de poursuivre leurs actions.

Source : Carole Rap, Liberation.fr, le 2 avril 2010