Lors de la présentation de son film « Le Monde selon Monsanto », au centre Alexis-Peyret, la réalisatrice Marie-Monique Robin ne s’attendait certainement pas à se payer le luxe de réunir une telle cohorte de pro OGM et d’un représentant de la firme multinationale. C’est dire si le documentaire de près de deux heures suscite toujours autant de passions.

Fille d’agriculteurs dans la région Poitou-Charentes, journaliste d’investigation depuis vingt-cinq ans, Marie-Monique Robin n’en est pas à son premier coup d’essai. Après « L’Histoire du blé jusqu’à nos jours » et « Argentine, le soja de la faim », son livre et le film « Le Monde selon Monsanto », ont été traduits en 16 langues dans 22 pays. Pour cela, la défenseure des Droits de l’homme a enquêté pendant près de trois ans, sur trois continents, des Amériques à l’Inde, en passant par l’Europe, reconstituant ainsi la genèse d’un grand empire industriel, devenu l’un des plus grands semenciers de la planète qui « contrôlera, si cela continue, la chaîne alimentaire dans le monde ».

Des méthodes dénoncées

Aujourd’hui, la firme Monsanto, productrice de PCB (plychlorobinéphyles), d’herbicides (Agent orange), d’hormones de croissance bovine et laitière, détentrice de près de 90 % des OGM dans le monde, soigne son image de marque. Se revendiquant entreprise des « sciences de la vie », dont le slogan est « Nourriture, santé, espoir », celle-ci se dit aujourd’hui « convertie aux vertus du développement durable, respectueuse de l’environnement ».

Mais Marie-Monique Robin ne l’entend pas de cette oreille-là et dénonce, avec virulence, les méthodes exercées sur des « citoyens cobayes » par la Compagnie de Saint-Louis, dans le Missouri, et préconise une agriculture bio de proximité, au service de la population.

Source : Patrick Joubert, Sudouest.com, le 3 février 2010