Un agriculteur charentais et le Mouvement pour le respect des générations futures demandent le retrait du désherbant Round Up, fabriqué par la firme américaine Monsanto. Ils ont envoyé une lettre au ministre de l’Agriculture, en soulignant que l’impact du produit sur la santé humaine n’avait pas été correctement testé.

Sa boite verte est bien connue des jardiniers amateurs. Les agriculteurs, eux, l’achètent en plus grosse quantité, mais l’effet est le même : la fin des mauvaises herbes et autres plantes indésirables. Le Round Up est l’un des désherbants les plus efficaces du marché. Mais aussi l’un des plus contestés.

Fabriqué en plusieurs versions par la multinationale américaine Monsanto, il contient des produits toxiques, en particulier le glyphosate, une molécule dite “active”. Certaines études estiment qu’il est nocif pour la santé humaine, ce que dément son fabriquant.

L’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (Afssa) a pourtant autorisé sa commercialisation. C’est contre cette décision qu’un agriculteur charentais, Jacques Maret, également membre du CRIIGEN (Centre de Recherche et d’Information Indépendant sur le Génie Génétique) et une association, le Mouvement pour le respect des générations futures, partent en campagne.
Ils ont envoyé une lettre au ministre de l’Agriculture pour demander l’interdiction du Round Up. Leur argument : les effets sur la santé humaine n’ont pas été correctement testés.

Jacques Maret, agriculteur en Charentes, explique ce qu’il reproche au Round up. (3’37")

Cliquez sur ce lien pour lire la lettre envoyée par l’avocat de Jacques Maret au ministre de l’Agriculture. (PDF - 223.5 ko)

Ce qu’ils dénoncent en particulier, c’est l’absence, selon eux, d’études obligatoires sur les rats. A tout le moins, si Monsanto les a fait, elle n’en a pas publié les résultats, ce qui est illégal.

Seconde faute : la composition du produit n’apparait pas sur les bidons, or c’est une obligation, ne serait-ce que pour savoir comment soigner une personne qui en aurait avalé.

Plus grave, le round up a été autorisé, alors même que, de l’avis même de l’AFSSA (AMM n°2010321 du 16 avril 2007), “le risque pour les personnes (enfants par exemple) [...] n’a pas été évalué”.

En cas de refus du ministère de l’Agriculture, Jacques Maret et le MDRGF affirment qu’ils porteront l’affaire devant le Conseil d’Etat.

Source : France Info, par Franck Cognard, Grégoire Lecalot, le 24 juin 2009