Le Burkina en Marche contre Monsanto et pour la Souveraineté Alimentaire

Communiqué du collectif citoyen pour l’Agro-écologie, à Ouagadougou, le 21 avril 2015.

En début de cette année, alors qu’elle reconnaissait l’échec de son coton génétiquement modifié BT au Burkina Faso, la transnationale Monsanto annonçait l’entrée proche du maïs OGM dans le Pays.

Porte d’entrée pour l’Afrique dans la stratégie de la firme, le Burkina s’apprête donc à une seconde agression OGM. Celle-ci risque d’être déterminante pour l’avenir agricole et la souveraineté alimentaire nationale. En effet, derrière le maïs attendent le sorgho, le niébé, l’oignon, la pomme de terre.

Mais si le coton BT a envahi le Pays avec la complicité du gouvernement de l’époque, sans informer le peuple des risques encourus et bien sûr sans son avis, la situation n’est absolument pas la même aujourd’hui. En octobre la société civile comme le peuple se sont levés et toujours debout.

Il est dit et entendu par tous « PLUS RIEN NE SERA COMME AVANT » - Ce qui signifie que les paysans trouveront un remède au syndrome Monsanto et compagnie, pour se réorienter dans la paix et la quiétude vers l’agriculture paysanne, gage de la souveraineté alimentaire.

Le 23 mai 2015 aura lieu un événement à Ouagadougou qui s’inscrira dans une action mondiale impliquant plus de 50 pays : La Marche Mondiale contre Monsanto. Soutenu par des organisations résistantes aux OGM ainsi que par des personnalités dans plusieurs pays, l’objectif du Collectif Citoyen pour l’Agro-Ecologie appelle à une Marche Contre Monsanto et Pour la Souveraineté Alimentaire .

D’autres marches dans le Monde mettront les projecteurs sur le Burkina. Notre objectif est de faire sauter la chape de plomb qui fait silence sur la situation et d’affirmer notre droit à décider de l’avenir agricole de notre Pays.

Il est aussi juste de dire clairement, « Monsanto dégage ! ».

Un soutien venu de Bretagne

Le 23 mai prochain, le collectif Bretagne sans OGM et tous les organisateurs de la marche contre Monsanto en Bretagne ont décidé de dédier leur manifestation à la solidarité internationale avec le peuple Burkinabés aux prises avec Monsanto.

Communiqué

Au Burkina Faso, entrée des OGM par le coton

C’est dans le plus grand secret que les premiers essais de coton OGM ont démarré au Burkina Faso, en 2001, en violation de la convention sur la diversité biologique de 1992 et le protocole de Carthagène sur la biosécurité de 2000, Monsanto et les firmes de biotechnologies utilisent depuis ce pays comme un cheval de Troie pour essaimer les OGM en Afrique de l’Ouest.
Les OGM ont été introduits officiellement au Burkina Faso en 2003, précisément dans les exploitations agricoles de Farakoba (Bobo-Dioulasso) et Kouaré (Fada N’Gourma). Les premières distributions importantes de semences de coton OGM, dit coton BT, ont eu lieu en 2008. 8500 hectares sont alors ensemencés. Aujourd’hui, 70 % du coton Burkinabè est OGM. Mais dans les projets de Monsanto, le coton OGM, appelé coton BT, n’est qu’une étape dans une stratégie s’invasion OGM en Afrique, via le Burkina Faso.

2ème vague, le maïs … et la suite.

Début janvier 2014, alors que la firme ne peut que constater le mécontentement des cotonculteurs burkinabè face au coton BT (promesse non tenue de rendement, non résistance aux insectes, semence très cher, …) Monsanto se veut rassurant en annonçant l’introduction d’un gène supplémentaire qui permettra au cotonnier de supporter une bonne dose d’herbicide fulgurant, le glyphosate. Ce poison, désherbant le plus vendu dans le monde et présent dans le fameux Roundup, produit phare de Monsanto, vient d’être classé cancérogènes « probables » ou « possibles » par l’Organisation Mondiale de la Santé. Notons que la première huile de consommation humaine au Burkina est l’huile de coton produite nationalement, donc majoritairement OGM. 

Et ce n’est pas tout ! Si Monsanto a mis la main sur le coton burkinabé, il ne compte pas s’arrêter là. Maïs, haricots et sorgho sont désormais dans la ligne de mire de la multinationale dont Bill Gates est, au passage, récemment devenu actionnaire.
Un sorgho GM breveté serait une grave menace pour l’Afrique de l’Ouest et sa souveraineté alimentaire déjà fortement mise à mal par le déversement des surplus agricoles européens. Le niébé, la patate douce, le mil sont également dans le collimateur des maîtres mondiaux de la biotechnologie dont l’objectif est bel et bien le contrôle de l’alimentation mondiale.

Bretagne sans OGM ?

Est-ce concevable qu’une entreprise s’enrichisse en privatisant la nature ? As-t-on réellement le droit de faire du profit aux dépends de la santé mondiale ? Peut-on sincèrement laisser des substances cancérigènes envahir les rayons des supermarchés sans en avertir le consommateur ?

La réponse vous appartient mais votre avis, Monsanto n’en a absolument rien à faire. Aujourd’hui présente dans une cinquantaine de pays, rien ne sert d’aller très loin pour trouver une trace de la multinationale américaine. En Bretagne, première région de production porcine de France, il suffit de jeter un œil à l’alimentation des cochons : un cocktail maïs OGM + soja OGM dégoulinants de produits phytosanitaires… Vous reprendrez bien un peu de saucisson ? Il en va de même pour les filières ovine, volaillère, bovine.

Une marche, des marches qui peuvent changer la voie du Burkina

Depuis la fin d’année 2014, la donne a peut être changée. En effet, si les plans et la puissance de Monsanto paraissaient il y a peu imparables au Burkina Faso, le 30 octobre, la société civile comme le peuple se sont levés et restent debout. Le 23 mai de cette année, à l’appel du Collectif Citoyen pour l’Agro-Ecologie regroupant organisations et individus de la société civile burkinabè, une Marche contre Monsanto et pour la Souveraineté Alimentaire aura lieu à Ouagadougou. Elle s’inscrira dans une journée mondiale de résistance aux OGM qui impliquera plus de 50 pays, et plus de 20 villes dans toute la France

Quatre marches sont annoncées en Bretagne, Brest, Carhaix, Nantes et Rennes qui annonce une connexion avec la marche ouagalaise. Le 23 mai prochain, Rennes et Ouagadougou seront liées dans la lutte contre le dictat de Monsanto et dans l’espoir de voir s’imposer une agriculture paysanne, souveraine et écologique, ici comme là-bas.

Plus d’information sur la Marche contre Monsanto en Bretagne, le 23 mai 2015, sur site de Ingalan.

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