« Monsieur le Ministre de l’Agriculture, aidez les agriculteurs à produire sans recours aux OGM »

Luxembourg, le 18 mai 2010. Ce matin, lors d’une conférence de presse Greenpeace a présenté son nouveau rapport « Counting the costs of Genetic Engineering », consacré aux coûts socio-économiques liés à l’utilisation des organismes génétiquement modifiés (OGM). Les principales victimes économiques des OGM sont les agriculteurs [1]. Greenpeace Luxembourg, tout comme ses organisations partenaires de l’Initiative « Luxembourg sans OGM », appelle le Ministre de l’Agriculture du Luxembourg à protéger l’agriculture des effets négatifs des OGM, notamment en aidant financièrement les agriculteurs à mettre en place une filière garantie sans OGM pour les matières fourragères dans l’agriculture conventionnelle.

Intitulé « Counting the costs of Genetic Engeneering », le nouveau rapport de Greenpeace propose une série de cas concrets où les cultures transgéniques ont coûté cher à différents acteurs de la chaîne alimentaire sans jamais apporter de bienfaits significatifs pour l’ensemble de la société. Cette notion de ’coûts socio-économiques’ devrait à terme peser dans la balance lors de l’autorisation par l’UE des prochains OGM. 

« La prise en compte de ces aspects est essentielle », commente Maurice Losch, chargé de campagne OGM de Greenpeace Luxembourg. « Partout où les OGM sont cultivés, nous recueillons des témoignages d’agriculteurs lésés. Tous les effets à long terme des OGM sur l’environnement et sur la santé, ainsi que leurs coûts socio-économiques pour toute la filière agricole doivent à l’avenir impérativement faire partie intégrante de la procédure d’évaluation et d’autorisation des OGM dans l’Union européenne ».

Greenpeace évoque de nombreux échecs flagrants des cultures OGM ainsi que les déboires économiques qui les accompagnent souvent. Plusieurs parties du rapport sont consacrées à ces deux aspects et concernent les principaux OGM : soja, maïs, lin et coton. Rendements moindres qu’annoncés, contamination génétique, coûts supplémentaires inhérents à la ségrégation des filières, perte de réputation d’un produit apprécié par les consommateurs pour ses qualités nutritives, les exemples ne manquent pas et renvoient aux différents continents où les cultures sont réalisées. [2]

Actuellement les Etats membres mènent des pré-discussions sur la réforme de la politique agricole commune (PAC) de l’Union européenne, annoncée pour les prochaines années. C’est sous présidence belge que les premières discussions commenceront à entrer dans le vif du sujet. « La réforme de la PAC est une chance pour donner un nouvel avenir à l’agriculture européenne. Greenpeace demande au Gouvernement de s’engager pour que la future PAC favorise la production régionale de qualité et garantie sans OGM », déclare Maurice Losch de Greenpeace Luxembourg.


Source :
 Greenpeace Luxembourg, 18 mai 2010





[1Conférence « Percy Schmeiser – David contre Monsanto »
Mercredi, 26 mai 2010 à 20h00 dans la salle des fêtes du Lycée Technique Agricole à Ettelbruck
Org. : Initiative Luxembourg sans OGM
L’histoire de Percy Schmeiser, agriculteur canadien et lauréat du Prix Nobel alternatif 2007, illustre parfaitement la situation difficile dans laquelle les grandes multinationales et leurs OGM entraînent les agriculteurs dans le monde. Les champs de Percy Schmeiser furent contaminés par des OGM de Monsanto, multinationale qui domine plus de 90% du marché des OGM dans le monde. Alors qu’il était en réalité victime d’une contamination OGM, Percy Schmeiser a été traîné par Monsanto devant les tribunaux pour avoir « volé leurs plantes OGM ». Après de longues années de procès Percy Schmeiser aura gain de cause.

[2Exemples cités du rapport « Counting the costs of Genetic Engeneering » :

- Des sondages d’envergure réalisés p.ex. en 1997, 2001 et 2004 dans différentes parties du monde indiquent de façon répétée que la question de la sécurité alimentaire est importante pour une majorité des consommateurs et que les consommateurs demandent que dans le cas où des produits OGM entrent dans la chaine alimentaire ils soient étiquetés comme tels.

- Le surcoût pour mettre en place des filières sans OGM pour offrir ainsi aux consommateurs des aliments garantis sans OGM est de 10% à 15% des prix de marché.

- Des études sur les cultures de soja aux États Unis ont montré que le soja « Roundup Ready » de Monsanto a des rendements inférieurs de 5 à 10% à ceux du soja conventionnel « sans OGM ». En 2008 cette perte de récolte pour les agriculteurs est supérieure au tonnage des exportations annuelles de soja des États-Unis vers l’Europe.

- À long terme les fortes doses de herbicides utilisées, notamment lors de la culture du soja « Roundup Ready », provoquent des résistances chez les « mauvaises herbes ». Suite à ces résistances les agriculteurs sont forcés d’utiliser et de payer encore plus ou d’autres herbicides encore plus puissants.

- En 2009 la contamination OGM du lin en provenance du Canada a causé de grosses pertes aux agriculteurs de lin canadiens et à toute la filière du lin. Début de l’été 2009 le prix payé par entité de lin aux agriculteurs canadiens était de 12,50 dollar canadien, fin septembre le prix payé par entité à chuté à environ 7 dollar canadien.

- En 2006 la contamination OGM du riz a causé, rien qu’à l’industrie du riz aux États-Unis, des pertes de 741 à 1290 millions de dollar US.