En 2017, aucun hectare n’a été semé avec du maïs transgénique en République tchèque et en Slovaquie. Et au Portugal, et en Espagne, les surfaces transgéniques ont diminué. Au total, sur l’ensemble du territoire européen, cette surface est passée de 136 338 à 130 571 hectares, soit une diminution de 4,3 %.

Les cultures transgéniques n’ont pas le vent en poupe dans l’Union européenne. En 2016, seuls quatre pays de l’Union européenne cultivaient encore le maïs MON810 (le seul autorisé à la culture dans l’Union européenne) : Espagne, Portugal, République tchèque et Slovaquie [1]. Deux de ces pays ont abandonné ces cultures en 2017 : la République tchèque et la Slovaquie. Et elles diminuent fortement au Portugal et un peu en Espagne. La baisse des cultures transgéniques (-4,3%) reste plus importante que la baisse de la sole globale du maïs dans l’UE (-1,3%) [2]

La fin des cultures transgéniques en République tchèque et en Slovaquie

Le ministère tchèque de l’Agriculture a annoncé le 18 août 2017 qu’aucun pied de maïs transgénique n’avait été cultivé dans son pays cette année. En 2008, année d’apogée des cultures transgéniques, la République tchèque en avait cultivé 8 380 hectares. Depuis, la diminution de cette culture de maïs n’a pas cessé... jusqu’à disparaître totalement cette année. L’année dernière, un seul agriculteur avait cultivé du maïs MON810 sur 75 hectares (soit une baisse de 92 % par rapport à 2015 quand onze agriculteurs avaient cultivé 997 hectares). La sole de maïs a baissé de 3,6% entre 2016 et 2017 [3].

Pour la Slovaquie, le ministère de l’Agriculture, interrogé par Inf’OGM, a annoncé une absence de culture transgénique. En 2016, ce pays avait cultivé 112 hectares de maïs transgénique et c’était en 2010 que la surface fut la plus importante, avec toutefois seulement 875 hectares de MON810. La sole de maïs a légèrement augmenté de 2,6 % [4].

Portugal : une nouvelle baisse significative

Troisième pays pour lequel nous avons réussi à obtenir des informations, le Portugal. Si les maïs MON810 restent présents dans les champs, la diminution des superficies emblavées avec ces variétés continue. D’après une estimation faire par le ministère de l’Agriculture, en 2017, ces OGM ont été semés sur seulement 6344 hectares, contre 7070 hectares en 2016, soit une baisse de 10,3 %. Ce pays avait cultivé jusqu’à 9278 hectares en 2012. La sole de maïs a diminué de 2,6% [5]

Espagne : une légère baisse

L’Espagne, le leader incontesté des plantes transgéniques en Europe, a vu aussi sa surface cultivée avec du maïs MON810 diminuer de 3,8 % : elle passe de 129 081 à 124 227 hectares, selon le ministère de l’Agriculture. Deux provinces restent largement en tête : l’Aragon (49 608 ha) et la Catalogne (39 092 ha). L’Espagne estime la surface cultivée avec du maïs MON810 à partir des ventes de semences, une donnée fournie par les entreprises [6]. Ce pays n’impose pas un registre parcellaire pour établir cette sole. La sole globale a aussi diminué de 3,6% [7].

Les pays qui cultivent des OGM transgéniques sont de moins en moins nombreux d’année en année. Rappelons que la Roumanie avait quitté le club des transgéniculteurs en 2016, et son gouvernement vient de confirmer l’absence totale de culture transgénique pour 2017.

Peu de culture mais des importations toujours importantes

Cependant, les OGM transgéniques restent présents dans la majorité des pays européens, notamment dans les mangeoires des animaux. Les importations de soja Roundup Ready d’outre-Atlantique continuent d’arriver dans les ports européens.

Et l’on sait que les pays européens cultivent ou importent des OGM issus de la mutagenèse, comme du colza, tournesol ou riz génétiquement mutés pour tolérer des herbicides.

 

Source : Inf'OGM