Le 29 octobre 2010, une dépêche (en anglais) de Reuters annonçait que l’Inra avait arrêté de « travailler au développement de nouvelles variétés génétiquement modifiées du fait de la réticence, de la méfiance généralisée et de l’hostilité des consommateurs européens ». La brève citait la Présidente de l’Inra, Marion Guillou : « Nous n’avons plus de recherche sur les innovations OGM, aucune » [1].


Inf’OGM a cherché à en savoir plus sur cette décision de l’Inra.
Interrogée au téléphone, Bénédicte Herbinet, conseillère de Marion Guillou, a précisé le sens de la citation : « Il ne s’agit [dans cette déclaration] que de la création variétale transgénique en vue d’une commercialisation ». Quid des programmes de recherche comme celui actuellement mené par l’Inra d’Orléans sur les peupliers transgéniques [2] ?. « L’Inra ne va pas s’interdire de faire de la recherche sur les OGM » a précisé la conseillère, qui ajoute : « La déclaration de Marion Guillou n’implique aucun changement par rapport à la politique de l’Inra telle qu’elle a été définie. L’Inra ne commercialisera aucune création variétale mettant en jeu la transgénèse ».

Alors, pourquoi ce buzz sur Internet laissant penser à un changement de politique de l’Inra sur les OGM ? Sans doute à cause du titre de l’article « L’Inra arrête la recherche sur le développement de nouvelles variétés GM" [3], titre qui s’avérait donc en partie faux : arrêt des recherches de PGM à vocation commerciale, oui, mais pas de la recherche en tant que telle. D’ailleurs, dans ce même article, Marion Guillou évoque sa crainte que ce désinvestissement public sur la création variétale de PGM ne profite aux multinationales de la biotechnologie.

Source : Christophe NOISETTE ,Inf’OGM, 4 novembre 2010





[1Texte original : « We have no research on GMO innovation anymore, none »

[2FRANCE - Peupliers GM, agro-énergie, biodiversité : l’Inra s’explique
http://www.infogm.org/spip.php?article3237