Le 14 avril dernier, après avoir été débattu à deux reprises au cours des semaines précédentes, le projet de loi C-474 à été voté par les députés aux Communes.
Ceux-ci ont approuvé son envoi devant le Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, qui va étudier le projet fin mai/début juin. Cette approbation n’aurait certainement pas eu lieu sans le fort soutien au projet qu’ont montré les Québécois et les Canadiens en envoyant des lettres auprès de leurs députés respectifs.

La bataille n’est pas encore gagnée cependant !

Suite à son audition par le Comité permanent de l’agriculture, le projet sera soumis à un vote final, probablement fin septembre. Votre soutien est plus que jamais essentiel donc, et les Québécois sont appelés à jouer un rôle décisif en manifestant leur intérêt pour le projet de loi auprès de leur député fédéral. Pour ce faire, il suffit d’envoyer un courriel à votre député via notre site, sur la page http://rcab.ca/474action

Que dit le projet de loi C-474 ?

D’une longueur de 47 mots, le projet de loi vise à l’adoption de la règle suivante, « le gouverneur en conseil modifie le Règlement sur les semences afin d’exiger, avant de permettre la vente de toute nouvelle semence transgénique, que soit menée une analyse du risque potentiel pour les marchés d’exportation ».

Pourquoi le projet de loi C-474

L’importance de cette loi émane directement du vécu de nos agriculteurs, qui ont dans plusieurs cas essuyé des pertes économiques importantes par suite de l’introduction de nouvelles cultures transgéniques.

L’AFFAIRE DU LIN.

Proposé en novembre 2009, ce projet de loi fait directement suite à l’affaire du lin contaminé. À l’été 2009 des traces d’un lin transgénique ont été découvertes parmi le lin destiné à l’exportation. Premier fournisseur de lin au monde, le Canada réalise 80% des exportations mondiales. Or, ce lin transgénique est interdit à la vente au Canada depuis 2001 et n’a jamais été approuvé en Europe. Suite à cette découverte, l’Europe a fermé sa porte au lin canadien. Les liniculteurs ont alors perdu leur principal marché d’exportation, puisque l’Europe représentait le débouché pour 70% des exportation du lin canadien. De plus, outre ces pertes, les agriculteurs paient dorénavant de leurs poches pour faire tester et nettoyer leurs récoltes. L’analyse exigée par la loi est d’autant plus opportune que le cas du lin est appelé à se répéter si rien n’est fait !

LA MENACE SUR LE BLÉ.

Monsanto développe actuellement pour ici un blé génétiquement modifié. Les producteurs, qui exportent 70% de leur récolte, risquent d’être ruinés par ce dernier : plus des deux tiers des importateurs ont déclaré qu’ils arrêteraient d’importer le blé canadien si une variété transgénique était introduite au Canada.

LA MENACE SUR LA LUZERNE.

La luzerne transgénique, en contaminant les semences classiques, va engendrer aussi une catastrophe économique pour l’ensemble des éleveurs et des producteurs biologiques, qui utilisent beaucoup cette plante.

Le C-474, une occasion en or

La loi C-474 répond à une demande parfaitement raisonnable et légitime, fondée sur des considérations économiques objectives. Mais c’est aussi une occasion en or d’infliger un sérieux revers à l’avancée des cultures transgéniques au Québec. Ce projet de loi est une chance unique pour le monde de Monsanto ne devienne pas le notre !

Agir pour soutenir

Protéger nos fermiers c’est appuyer le C-474, mais c’est surtout simple comme un clic ! Il suffit d’envoyer un courriel à votre député fédéral afin de manifester votre soutien au projet de loi via le lien suivant http://rcab.ca/474action

Une initiative du Réseau Canadien d’Action sur les Biotechnologies

La mission du RCAB est de promouvoir la souveraineté alimentaire et la prise de décision démocratique dans les sciences et technologies afin de préserver l’intégrité de l’environnement, de la santé, et de l’alimentation par les moyens suivants : faciliter, éclairer et organiser l’action de la société civile ; effectuer des recherches ; et fournir de l’information au gouvernement en vue de l’élaboration des politiques.

Une campagne soutenue au Québec par l’Union Paysanne

L’Union Paysanne a pour but de regrouper en une force collective organisée et représentative tous ceux qui sont en faveur d’une agriculture et d’une alimentation paysannes pour faire contrepoids au monopole de représentation syndicale et au puissant lobby du modèle industriel d’agriculture. Elle préconise une agriculture basée sur la souveraineté alimentaire en vue de procurer à notre population une nourriture saine et diversifiée, dans le respect de l’environnement et des communautés.

Source : Union Paysanne, le 30 Mai 2010