Une coalition sous l’égide du Regroupement québécois contre les OGM (RQcOGM) et du Réseau canadien d’action sur les biotechnologies (CBAN) dénonce l’approbation, par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) d’une nouvelle variété de maïs génétiquement modifié destiné à la consommation humaine et animale.

En effet, le SmartStax, un nouvel OGM de Monsanto et Dow AgroSciences, a été approuvé sans aucune évaluation de ses effets potentiels sur la santé humaine. La coalition demande le retrait de cette autorisation et un moratoire sur toute nouvelle approbation d’ici à ce que soit établie, de façon indépendante, la rigueur et la transparence des processus d’évaluation des OGM de l’ACIA et de Santé Canada. Elle réclame également à nouveau l’étiquetage obligatoire des aliments contenant des OGM. 

La coalition dénonce le concept « d’équivalence substantielle » qui sert d’assise à l’approbation des nouveaux aliments génétiquement modifiés. Dans le cas du SmartStax, qui combine huit gènes modifiés, l’ACIA semble avoir conclut à cette équivalence du simple fait que chacun des gènes a déjà été évalué séparément dans d’autres plantes où il avait été introduit. Or, selon la coalition, la combinaison de huit gènes peut provoquer de nouveaux effets qui diffèrent de ceux produits par chacun des gènes individuellement.

La coalition pointe également du doigt le fait que l’ACIA et Santé Canada ne réalisent aucun test par eux-mêmes mais évaluent les données fournies par l’industrie. Le gouvernement n’a même pas établit de méthodologie standard pour faire ces évaluations et se fie entièrement à celle de l’industrie. Finalement, sous le prétexte du secret commercial, le processus d’approbation est marqué par l’absence totale de transparence.

Le chercheur Peter Andrée, politologue de l’Université Carleton et expert international en réglementation des technologies agricoles du vivant, a tenu à s’associer à cette dénonciation par une déclaration dans laquelle il mentionne notamment que « le cas du SmartStax démontre des lacunes fondamentales dans le système de règlementation canadien des organismes génétiquement modifiés : Santé Canada n’a pas évalué cette nouvelle culture et l’ACIA n’a fourni aucune raison pour un changement majeur de politique à l’égard de l’établissement des zones refuges Bt et n’a apparemment pas fourni à des experts externes l’occasion de participer à cette importante décision ».

Aux yeux du RQcOGM et du CBAN, le refus par le gouvernement fédéral d’imposer l’étiquetage obligatoire des aliments contenant des OGM donne l’impression qu’il est de connivence avec l’industrie des biotechnologies.

Si les autorités réglementaires n’avaient rien à cacher à la population au sujet des OGM, si elles étaient sûres de l’absence de danger pour la santé et pour l’environnement, le gouvernement se plierait à la demande, maintes fois répétée de la part des consommateurs, en imposant l’étiquetage des OGM. Il s’agit d’un droit fondamental qui demeure bafoué à ce jour au Canada : celui de savoir et de pouvoir choisir ce que l’on mange.

Greenpeace
Nature Québec
Union des consommateurs
Amies de la Terre de Sherbrooke
AmiEs de la Terre de Québec
ACEF de Québec
CBAN

Source : Greenpeace Canada, le 24 octobre 2009