La Chambre des communes a entamé le 3 avril 2008, à Ottawa, un important débat sur un projet de loi privé (C-517) du député de Rivière des Mille Îles, Gilles-André Perron. S´il est adopté, ce projet de loi rendra enfin obligatoire l´étiquetage des OGM au Canada. Une coalition d´organisations citoyennes salue cette initiative et exhorte les députés fédéraux à voter en plein respect et pleine considération de la volonté des consommateurs canadiens.

« Nous avons tous un droit fondamental de savoir si les aliments que nous mangeons contiennent des OGM », relevait Isabelle Côté des Amis de la Terre de Québec, en ajoutant « il est grand temps que le Canada rattrape son retard dans ce domaine ». En effet, Ottawa refuse toujours de mettre en place l´étiquetage obligatoire des OGM, malgré les sondages qui, bon an mal an, prouvent qu´entre 79 % et 90 %
des Canadiens et des Québécois se montrent favorables à l´étiquetage obligatoire des OGM.

Plus d´une quarantaine de pays ont déjà adopté l´étiquetage des OGM, dont la Russie et la Chine », rappelle Charles Tanguay, de l´Union des consommateurs. En Europe, l´étiquetage des OGM a été adopté dès 2001 ». Rappelons que l´adoption en avril 2004 de l´étiquetage « volontaire » des OGM par le gouvernement fédéral n´a à ce jour produit aucune étiquette « avec OGM » sur les aliments vendus dans nos épiceries. « Voilà pourquoi les députés doivent rendre acte dès maintenant de l´échec évident de l´étiquetage volontaire des OGM et corriger la situation en imposant l´étiquetage obligatoire », affirme Nalini Vaddapalli, analyste en agroalimentation chez Option consommateurs.
Des études économiques, dont notamment une étude réalisée en janvier 2007 [1] pour le compte du MAPAQ, démontrent que les coûts de l´étiquetage des OGM ne seraient pas aussi élevés que les industriels le suggéraient. « Ce devrait être aux entreprises comme Monsanto, qui mettent sur le marché les OGM, de payer les
coûts associés à leur commercialisation », affirme Denis Falardeau de l´ACEF de Québec « Et certainement pas aux consommateurs, aux agriculteurs ou aux secteurs agroalimentaires qui ne veulent pas d´OGM ».
"En refusant l´étiquetage obligatoire des OGM, le gouvernement fédéral nous oblige tous à manger des OGM contre notre gré », souligne Éric Darier, responsable de la campagne Agriculture et OGM de Greenpeace. « Cela exempte les entreprises, comme Monsanto, d´accepter la pleine responsabilité pour les contaminations génétiques dans l´environnement, dans les champs et dans la chaîne alimentaire ».
De plus en plus d´études scientifiques indépendantes soulignent des problèmes de santé causés par les OGM.

D’après un rapport indépendant, quelque 216 contaminations causées par les OGM ont été officiellement reconnues dans le monde [2]. « Si les OGM étaient vraiment sécuritaires pour la santé et bons pour l´environnement et les agriculteurs, il y aurait longtemps que leur étiquetage aurait été rendu obligatoire », constate Benoit Girouard, porte-parole de l´Union Paysanne. « Par précaution, Ottawa devrait imposer l’étiquetage obligatoire des OGM ».
Ces groupes estiment que le projet de loi privé C-517 représente une occasion pour nos élus de voter pour l´étiquetage obligatoire des OGM.

Selon ces groupes, les députés doivent écouter les citoyens et les consommateurs qui veulent l´étiquetage obligatoire des OGM. Certains groupes, comme Greenpeace, entendent bien rendre public le vote de chacun des députés fédéraux sur le projet de loi C-517.

Source : Le 3 avril 2008, Union Paysanne