"Dans un contexte de crise alimentaire et financière inhérent au système capitaliste, travailleuses et travailleurs de l’agriculture, renforçons le SYNATRAG par une adhésion massive en vue de luttes futures pour l’amélioration de nos conditions de travail et de vie, et pour un meilleur encadrement des producteurs agricoles". Tel était le thème du 6e congrès ordinaire du Syndicat national des travailleurs de l’agriculture (SYNATRAG), tenu les 10, 11 et 12 mars 2010 à Ouagadougou.

Selon les conclusions des travaux dudit congrès qui a vu le renouvellement du bureau national du syndicat, "la politique agricole de la 4e République est hasardeuse, conduit à la famine et est pour cela, suicidaire".

Face à la crise alimentaire et financière, le SYNATRAG déplore "les liquidations braderies", les privatisations et autres restructurations des sociétés agricoles comme SONACOR, CGP, CSPPA, ONAT, CRPA, CNEA, APICOMA, FLEX-FASO, SOFIVAR, ONBAH, FASO FANI, etc. Cette situation, selon le syndicat, a abouti à des licenciements massifs et compressions de nombreux travailleurs.

Conséquence de l’application des Programmes d’ajustement structurel dans le secteur agricole depuis 1991. En effet, ce syndicat a tenu son 6e congrès ordinaire du 10 au 12 mars 2010 à Ouagadougou, sous le thème : "Dans un contexte de crise alimentaire et financière inhérent au système capitaliste, travailleurs et travailleuses de l’agriculture, renforçons le SYNATRAG par une adhésion massive en vue de luttes futures pour l’amélioration de nos conditions de travail et de vie et pour un meilleur encadrement des producteurs agricoles".
Lors de leurs travaux, les congressistes ont dénoncé la politique agricole "hasardeuse" et "suicidaire" de la IVe République.

Celle-ci, ont-ils soutenu, s’exprime à travers le désengagement de l’Etat des productions céréalières, au profit du coton, d’une part. Le SYNATRAG ne conçoit pas que plus de 19 milliards de F CFA soient investis dans le coton uniquement, alors que l’autosuffisance alimentaire reste incertaine au Burkina. De même, le syndicat condamne la promotion des cultures à des fins de biocarburant, au détriment des cultures de rente. D’autre part, il dénonce "les manoeuvres frauduleuses d’introduire des OGM (Organismes génétiquement modifiés)" au Burkina. Par ailleurs, le SYNATRAG s’insurge également contre la marginalisation des petits producteurs, au profit des "nouveaux riches", en ce qui concerne notamment la répartition des terres fertiles, du matériel et des intrants agricoles.

Le 6e congrès du SYNATRAG a aussi été marqué par le renouvellement de son bureau national. Ainsi, le nouveau secrétaire général se nomme Emmanuel Siambo, précédemment secrétaire général adjoint. Se prononçant tantôt sur le déroulement de la 14e édition de la Journée nationale du paysan (JNP 2010), celui-ci a dit trouver que la JNP n’est pas un cadre véritable qui puisse permettre aux paysans de poser concrètement leurs problèmes. Car a-t-il signifié, deux heures seulement ne suffisent pas pour entendre les problèmes respectifs de près de 1000 producteurs. Le congrès a pris fin par un appel à la mobilisation lors de la grève générale contre la Taxe de développement communal, prévue pour les 31 mars et 1er avril prochains.

Source : Lassina Fabrice SANOU, Le Pays, le 16 mars 2010