Le Minsitre allemande de l’agriculture, Ilse Aigner, cherche à pouvoir appliquer le « principe de subsidiarité », déléguer aux « Lander » (régions fédérales), pour ce qui concerne les décisions concernant les cultures d’Organisme Génétiquement Modifiés.

« Pour ce genre de décision, cela signifie un transfert de responsabilité du gouvernement fédéral allemand au profit des gouvernements régionaux », a précisé la Ministre au journal bavarois Bayernkurier.le 19 mars 2009. Elle étudie également les pistes législatives au niveau national pour définir des « zones sans OGM » (« GM-free regions »).

« A l’heure actuelle, en Allemagne, un moratoire national sur les OGM n’était pas réalisable d’un point de vue politique » a ajouté la Ministre de l’Agriculture. Si elle et son parti le CSU prenait une telle position, il ne serait pas capable d’obtenir une majorité au parlement au niveau national.

Elle indique que, avant qu’une autorisation soit donnée pour des semences transgéniques, il faudra démontré scientifiquement qu’il n’y a aucun effet néfaste sur la santé humaine ou l’environnement, y compris sur le long terme. D’un autre coté, selon elle, le gouvernement ne doit pas écarter à l’avance la possibilité de les approuver en posant un moratoire.

« Si les caractéristiques d’une plante GM sont transférées à d’autres cultures ou plantes sauvages, il sera peut être impossible d’inverser le phénomène » a prévenu Mme Aigner. « Nous avons besoin d’écouter la science et nous ne devons pas dépendre des fabricants (d’OGM) pour obtenir des informations »

Elle a ensuite ajouté que la variété de maïs transgénique MON810 faisait de nouveau l’objet d’une demande d’autorisation. En Allemagne, aujourd’hui, ce maïs ne peut être cultivé que sous des conditions de contrôle très stricte. Un rapport d’investigation sur l’efficacité de ce système de contrôle doit être publié d’ici à la fin du mois.

L’Allemagne connaît actuellement un procès très médiatisé (« affaire Bablok ») opposant un producteur de miel artisanal contre un centre allemand de recherche en agriculture produisant du MON810 à proximité de ses ruches. Cet apiculteur avait du détruire son miel, sur ordre des services sanitaires, après que l’on ait découvert que son miel contenait des OGM (7%), issus des plants de maïs transgénique qu’avaient butiné ses abeilles. Une alliance colorée de soutien, mélangeant écologistes et conservateurs, agriculteurs et consommateurs, s’est formé afin de soutenir l’apiculteur dans sa lutte contre les contaminations génétiques liées aux OGM. 

Source : Traduction Bayernkurier du 19 mars 2009