Vienne, le 11 novembre.

Aujourd’hui, les résultats d’une l’étude de nourrissage avec des produits OGM étaient présentés dans les locaux de l’Agence autrichienne pour la Santé et la Sécurité Alimentaire. Jens Karg, qui suit la campagne OGM pour GLOBAL 2000 (Amis de la Terre Autriche) sonne l’alarme : « Bien que l’Agence Européenne pour la Sécurité Alimentaire ait toujours donné un bon point au maïs MON810 quant à son innocuité, cette étude autrichienne de nourrissage montre que ce maïs est dangereux. Les résultats démontrent des effets négatifs sur la fertilité et des modifications des organes. Ceux qui nous parlent encore de sécurité sont prêts à prendre le risque d’un Tchernobyl génétique. »

Cette étude de nourrissage a été menée, à la demande des Ministères autrichiens de la Santé et de la Vie, sous la direction du professeur de l’Université de Médecine Vétérinaire de Vienne, le Dr Jürgen Zentek. Les résultats de cette étude de nourrissage permanent pendant 20 semaines ont montré que les souris qui ont été nourries avec une variété de maïs OGM, le NK603xMON810, avaient en comparaison avec un groupe de contrôle, moins de petits et ce, de façon significative. De plus, les petits des souris nourries avec le maïs GM avaient un poids significativement moindre. Cette étude multi-générationnelle (les descendants femelles furent accouplés) démontre des modifications des organes après le nourrissage avec le maïs OGM. Pour Jens Karg : « Nous voyons des effets physiologiques dus à la nourriture OGM que l’industrie a toujours niés. C’est un scénario de cauchemar : modifications des organes, baisse de la fertilité. Il est indispensable que les aliments pour animaux ne contiennent pas de maïs OGM et qu’une interdiction immédiate du maïs MON810 soit prononcée en Autriche. » Autres conséquences logiques de cette étude pour les écologistes : il faut prononcer un moratoire dans toute l’Union Européenne sur les OGM et entamer une réforme radicale de l’Agence Européenne de Sécurité Alimentaire (AESA ou bien EFSA en anglais). La procédure d’autorisation actuelle a déclaré cette plante à risque comme ne présentant aucun danger. Jens Karg en tire les conséquences : « Cette étude démontre le contraire. Le Droit européen actuel ne protège pas suffisamment les citoyens. L’AESA laisse passer, sans se poser de questions, les demandes d’autorisation d’OGM, au lieu de protéger les citoyens européens vis-à-vis de produits à risque. L’évaluation des risques est basée, de toute évidence, sur des erreurs d’appréciation ; en conséquence, tous les avis que l’AESA a prononcés doivent être revus. Cela signifie que nous devons geler toutes les autorisations et les réexaminer sous ce nouvel éclairage. »

Les Amis de la Terre Autriche (GLOBAL 2000) saluent expressément la décision des deux ministères de commander cette étude. Comme le souligne Jens Karg : « La quasi totalité des études sur les risques liés aux plantes OGM est menée par les industries de biotechnologies et il n’y a pour ainsi dire aucune évaluation des risques indépendante. Cette étude démontre aussi la nécessité de renforcer la recherche indépendante sur les risques afin de protéger la santé des citoyens et l’environnement. »

Paru dans Austria Presse Agentur Gruppe. Traduction Amis de la Terre France.

(1) Voir la traduction en français de l’étude des Amis de la Terre/Friends of the Earth Europe : « OGM et Agence européenne : la prudence jetée aux orties »,