Le « Plan Colombie », mis en place à partir de juin 2000 avec le soutien du gouvernement de Bogota, est un programme qui vise à éradiquer les cultures de coca, qui approvisionnent le marché international de cocaïne et servent, en partie, à financer les mouvements de guérilla.


Les épandages aériens de Roundup sont le principal moyen d’éradication et entre 2000 et 2006, on estime à près de 300 000 hectares aspergés, principalement dans les départements du Cauca, de Nariño et Putumayo. Les populations des ces départements sont également affectées par ce que certains appellent l’« agent orange de la Colombie ». Dans le seul département de Putumayo, où vivent plusieurs communautés indiennes, 300 000 personnes ont été intoxiquées.

La situation est si dramatique qu’en janvier 2002, une ONG états-unienne, Earthjustice Legal Defence Fund, a saisi la Commission des droits de l’homme et le Conseil économique et social de l’ONU. Dans son rapport, l’ONG dressait la liste de tous les maux qu’elle avait pu constater sur le terrain : « Troubles gastro-intestinaux (saignements sévères, nausées, vomissements), inflammation des testicules, fièvres élevées, vertiges, insuffisance respiratoire, irruptions cutanées et sévères irritations oculaires. Les épandages auraient aussi causé des fausses couches et des malformations à la naissance [1]. ».
De plus, « les épandages ont détruit plus de 1 500 hectares de cultures alimentaires (manioc, maïs, bananes plantains, tomates, canne à sucre, prairies) et d’arbres fruitiers et provoqué la mort d’animaux (vaches et volailles). […] En résumé, la situation illustre clairement le lien entre environnement et droits de l’homme, car les épandages qui causent des dégâts sévères pour l’air, l’eau, la terre et la biodiversité, constituent une violation des droits de l’homme » [2].





[2Earth Justice Legal Defence Fund, « Spraying toxic herbicides on rural Colombian and Ecuadorian communities », 15 janvier 2002