Le 24/03/2008
D’apres un article de Mai Hoa/CVN pour le Courrier du Vietnam

Les victimes vietnamiennes de l’agent orange sont prêtes à se présenter devant la Cour suprême américaine, ont déclaré samedi dernier l’Association des victimes de l’agent orange/dioxine du Vietnam (AVAV), les membres de la délégation d’avocats américains et de l’Association internationale des juristes démocrates, à l’issue d’une réunion de 5 jours à Hanoi.

Jonathan Clifford Moore, représentant de la partie civile aux Cours américaines de première instance et d’appel, a qualifié de "totalement erronée tant d’un point de vue juridique que moral" les décisions de ces dernières (voir également page 10). En se prononçant, elles n’ont pas tenu compte de la position des victimes vietnamiennes, basée sur la production de défoliants contenant de la dioxine de la part des compagnies chimiques américaines, destinés à l’armée pendant la guerre au Vietnam, ce qui est interdit par la loi internationale.

De son côté, Trân Xuân Thu, vice-président et secrétaire général de l’AVAV, a fait savoir que le Vietnam collectait de nombreuses preuves des méfaits de l’agent orange/dioxine. L’an passé, un laboratoire canadien a démontré la concentration sanguine en dioxine d’un habitant de Dà Nang (Centre) dépassant la norme plus de 1.220 fois. Avant, un laboratoire allemand avait analysé 50 échantillons sanguins de victimes d’agent orange/dioxine et montré que 40 ans après l’épandage par l’US Air Force, des traces de dioxine étaient toujours présentes.

Le procès et ses répercussions
Le président de l’Association internationale des juristes démocrates, Jitendra Sharma, a estimé que l’AVAV doit continuer à demander le soutien de l’opinion publique internationale pour aider les victimes vietnamiennes à obtenir gain de cause.

Jonathan C. Moore a estimé que le procès des victimes vietnamiennes et les mouvements internationaux soutenant ces dernières se répercutent sur l’administration américaine dans la résolution des conséquences de la guerre au Vietnam. Ce qui s’est traduit par de récentes visites d’autorités américaines auprès de victimes vietnamiennes. Récemment, l’administration américaine a décidé d’octroyer 3 millions de dôngs destinés aux problèmes environnementaux et à l’aide aux victimes de Dà Nang. "Ce sont les premières actions qui reconnaissent les lourds dégâts des produits toxiques utilisés pendant la guerre au Vietnam", estiment les avocats américains et l’AVAV. Pourtant, jusqu’à présent, aucune somme n’est parvenue pour la réalisation du projet à Dà Nang.

Actuellement, au Vietnam, il existe 3 points chauds concernant la dioxine, selon le vice-président et secrétaire général de l’AVAV. Ce sont Biên Hoà-Dông Nai (Sud), Phù Cat-Binh Dinh et l’aéroport de Dà Nang (Centre). D’autres points noirs sont à découvrir et à étudier. Les dépenses destinées à nettoyer chaque point chaud sont estimées de 20 à 30 millions de dollars. D’après Trân Xuân Thu et Jonathan C. Moore, la somme de 3 millions de dollars ne suffit pas à l’assainissement de l’aéroport de Dà Nang. "Il est illusoire de penser que 3 millions de dollars suffisent à résoudre un tel problème", a déclaré Jonathan C. Moore.

En mai prochain, une interpellation concernant l’agent orange se déroulera au Congrès américain où le cas du Vietnam sera également abordé, a fait savoir le porte-parole de la délégation d’avocats américains. "S’il n’y avait pas eu de poursuite du procès par l’AVAV depuis 2004, l’administration américaine n’envisagerait jamais de telles actions", a affirmé l’avocat américain Jonathan C.Moore.

Mai Hoa/CVN
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