Le 9 juillet 2008, le biologiste et lanceur d’alerte Christian Vélot a été reçu par la Présidence de l’université Paris-Sud. Ce rendez-vous faisait suite à la journée de mobilisation en sa faveur le 25 juin dernier. Résultat : une oreille attentive et des engagements. C’est sans doute le début de la fin du calvaire pour l’enseignant-chercheur.

Deux ans de galères administratives et de relations pour le moins houleuses avec sa hiérarchie, 50 000 signatures en sa faveur, plusieurs centaines de personnes à la fac d’Orsay et au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche le 25 juin 2008 pour le soutenir, et finalement une victoire. Car, pour Christian Vélot et la Fondation Sciences Citoyennes, les engagements pris à Orsay mercredi dernier témoignent d’une prise de conscience bien réelle de sa situation.

Concrètement, Christian Vélot, entouré de la sénatrice du Nord Marie-Christine Blandin, de représentants syndicaux (Isabelle Goldringer, Sud-Recherche et Patrick Boumier, SNTRS-CGT) et de membres de la Fondation Sciences Citoyennes, a été reçu par la Présidente de l’université Paris-Sud, Anita Bersellini, le Vice-président, Guy Couarraze, le Secrétaire Général , Jean-Pierre Leclere, ainsi que le Doyen de la Faculté des Sciences d’Orsay, Philippe Masson, et la Déléguée Régionale du CNRS. Michèle Saumon. Cette entrevue a été l’occasion pour le biologiste de rappeler la complexité de sa situation avec l’Institut de Génétique et de Microbiologie (IGM) au sein duquel il effectue ses recherches : remontrances à répétition de la part de la direction de l’IGM au prétexte de sa « croisade anti-OGM », privation de reliquats de crédits et d’un stagiaire, annonce de la réquisition de ses locaux au prétexte d’un projet fantôme, allégations fausses sur la prétendue agression d’un collègue (agression d’ailleurs démentie par l’intéressé), etc…

Les représentants de l’Université ont mesuré l’ampleur de la campagne de dénigrement à l’encontre de son enseignant-chercheur, que l’IGM est allé jusqu’à accuser de « salir la science ». Après une discussion cordiale, la Présidence de l’université s’est engagée sur un certain nombre de points :

- Christian Vélot pourra continuer de s’exprimer sur les OGM en donnant son affiliation professionnelle pour justifier de ses compétences sur le sujet ;

- l’Université apporte son plein soutien à Christian Vélot pour que son équipe de recherche continue d’exister soit sous forme de laboratoire d’accueil universitaire, soit sous forme d’un laboratoire rattaché à un autre organisme de recherche de la Faculté d’Orsay ;

- la Présidence de l’Université écrira une lettre, dont il pourra être fait état publiquement, pour blanchir Christian Vélot et son équipe des accusations mensongères portées contre eux, et où sera précisé que seule sera prise en compte l’évaluation future du chercheur, ce qui permettra notamment de réaffirmer que des décisions ne peuvent être prises au sein de l’Université sans une procédure d’évaluation transparente ou par des méthodes en dehors de tout cadre légitime.

Par ailleurs, le CNRS étudiera, pour la fin du contrat actuel qui lie encore Christian Vélot à l’IGM, les modes de faisabilité et de réattribution des crédits de recherche à son équipe.

« Je veux votre bien et la paix dans l’université », a annoncé la Présidente de l’université, Mme Bersellini, à Christian Vélot. Pour la Fondation Sciences Citoyennes, « l’ensemble des engagements pris doit être suivi de faits et d’actes concrets, mais Christian Vélot est en voie d’être réhabilité au sein de la communauté scientifique, et c’est bien là l’essentiel. Il ne sera plus le pestiféré qui ose dire du mal des cultures OGM mais seulement un enseignant-chercheur et un lanceur d’alerte responsable et engagé. »

À travers son cas, c’est toute la cause des lanceurs d’alerte qui fait un nouveau pas en avant après les victoires de Pierre Méneton et de Véronique Lapidès qui ont tous deux gagné leur procès en diffamation.

Regardez le travail de sensibilisation sur les OGM de Christian Velot sur ce lien vidéo.

Retrouvez plus d’info et soutenez les lanceurs d’alertes sur le site de notre partenaire la Fondation Sciences Citoyennes