(SHERBROOKE) Santé Canada n’a pas conduit ses propres études avant que l’Agence canadienne d’inspection des aliments autorise le maïs transgénique SmartStax au Canada.

Le ministère s’en remet plutôt aux semenciers, dans ce cas-ci Monsanto et Dow AgroSciences, pour conduire les études complètes visant à démontrer l’innocuité de leurs produits génétiquement modifiés.

« Health Canada [...] expects that breeders are conducting complete characterizations of their varieties to ensure that no unintended effects exist », a répondu par écrit la ministre fédérale de la Santé, Leona Aglagguk, à des interrogations à ce sujet soumises par le Réseau canadien d’action sur les biotechnologies.

Une réponse qui choque une coalition dirigée par ce réseau et par le Regroupement québécois contre les OGM. « Les impacts sur la santé n’ont pas été évalués par Santé Canada. Ils s’attendent à ce que la compagnie l’ait fait », s’insurge André Nault, président des AmiEs de la terre de l’Estrie.
Celui-ci appuie sur les termes « expects that », employés par la ministre. « Ce n’est pas « on a vérifié » si les tests ont été faits, c’est « on s’attend » à ce que les tests aient été faits. C’est une distinction énorme. »

« Il n’y a pas de façon de vérifier si ces données sont bonnes », ajoute Ariane Chenard, de l’Union des consommateurs. Elle dénonce aussi ce processus d’approbation de Santé Canada et de l’Agence canadienne d’inspection des aliments. « Santé Canada dit que ce maïs n’est pas un aliment nouveau selon le concept d’équivalence substantielle. »

Pour cela, explique-t-elle, Santé Canada se base sur le fait que les huit gènes modifiés présents dans le SmartStax, six insecticides et deux herbicides, ont été approuvés individuellement.

« C’est complètement idiot de penser qu’on n’aura pas de synergie avec ces transgènes », s’oppose André Nault. C’est-à-dire que la combinaison de ces gènes modifiés pourraient très bien créer des conséquences que, pris un à un, ils ne créent pas.

Le regroupement demande donc à Santé Canada « de retirer son approbation du maïs SmartStax et de revoir le processus d’approbation », indique Ariane Chenard.

Source : Marianne Dandurand, Cyberpresse, 26 octobre 2009