Des chercheurs ont découvert que des espèces animales vivant dans le sol étaient porteuses de l’ADN de maïs génétiquement modifié.

La publication hier des résultats d’une étude scientifique portant sur la persistance de l’ADN d’un type de maïs génétiquement modifié (OGM) a suscité l’inquiétude de groupes écologistes. Des chercheurs canadiens de l’Université de Guelph ont découvert que plusieurs espèces animales présentes dans le sol, des vers de terre notamment, étaient porteuses de l’ADN provenant du maïs OGM Roundup Ready, produit par le semencier américain Monsanto.

Greenpeace a appelé le gouvernement à interdire l’utilisation de ce maïs jusqu’à ce que des études scientifiques indépendantes aient prouvé que la persistance de son ADN ne représente pas un danger pour l’agriculture, les écosystèmes ou la santé publique. « Nous ne pouvons pas tenir pour acquis qu’il n’y a aucun risque simplement parce que nous ne connaissons pas les conséquences de la présence dans le sol de l’ADN d’aliments génétiquement modifiés », a affirmé Mireille Beaudoin, consultante de Greenpeace dans le dossier des OGM.

Études réclamées

Le maïs Roundup Ready a été approuvé par l’Agence canadienne d’inspection des aliments en 2006. Cette approbation n’a cependant pas rassuré tout le monde. Greenpeace a réclamé des études indépendantes afin de faire véritablement la lumière sur le dossier. « C’est difficile de faire des recherches dans ce do­maine, a toutefois précisé Mme Beaudoin. Il y a très peu de chercheurs qui n’ont pas les mains liées. »

Un chercheur ayant participé à une étude sur la toxicité de trois maïs OGM de Monsanto publiée dans la revue International Journal of Biological Sciences en décembre a fait une constatation semblable. L’Agence canadienne d’inspection des aliments n’a pas été en mesure de répondre aux questions de Métro hier, pas plus que Santé Canada ni Environ­nement Canada.

Source : Jennifer Guthrie, Métro Montréal, 6 janvier 2009