Combat Monsanto, le 23 juillet 2009

La fédération France Nature Environnement a lancé cette semaine une nouvelle campagne et un nouveau site internet tres pédagogique adapté à tous les publics, petits et grands, novices et militants...

Nous vous recommandons d’aller faire une visite sur ce site : http://www.fne-old.com/GP/actualite/plaketagri/index.html

Retrouvez la campagne agriculture de la FNE sur leur site

 

Un potentiel alimentaire menacé

 

La vocation première de l’agriculture est de nourrir sainement les hommes. Or la population mondiale s’accroît de 80 millions de personnes supplémentaires chaque année. Pour garantir à long terme la souveraineté alimentaire, l’agriculture se doit donc d’être durable (d’un point de vue économique, environnemental, agronomique et social) et indéfiniment reproductible.

Chaque année, 66 000 ha de surfaces agricole utile (SAU) disparaissent en France au profit de l’urbanisation et du développement des infrastructures. Par ailleurs, l’augmentation de la demande non alimentaire (biomasse, agrocarburants) entre en concurrence avec la production alimentaire. Il est donc urgent de protéger l’agriculture de la pression urbaine.

Par ailleurs, certaines formes d’agriculture productivistes causent des dégradations considérables aux milieux : érosion, baisse de la fertilité des sols, banalisation des paysages et des écosystèmes (arrachage des haies, agrandissement des parcelles…) diminution de la biodiversité, pollution des eaux, assèchement des milieux aquatiques, etc. L’agriculture doit donc modifier ses pratiques, et notamment réduire sa dépendance aux intrants (engrais, pesticides, semences, alimentation du bétail, eau d’irrigation et carburants) : en France, les intrants représentent en moyenne 60% du chiffre d’affaires des exploitations, et l’agriculture consomme environ 250 litres d’équivalent-fuel à l’hectare !

 

Faire face aux grands défis de demain

 

L’agriculture de demain devra faire face au défi alimentaire qui constituera sa première priorité. Elle devra également relever d’autres défis pour se développer et se maintenir en harmonie avec les grands équilibres naturels :

* Le défi énergétique. L’agriculture est l’un des rares secteurs économiques capable de produire l’essentiel de son énergie (huile-carburant auto-produite, bois-énergie, solaire thermique et photovoltaïque, biogaz). L’indépendance énergétique de la ferme France est ainsi un objectif accessible et nécessaire pour garantir notre sécurité alimentaire.

* Le défi climatique. Afin d’anticiper et d’adapter l’agriculture au changement climatique, la meilleure réponse anticipatrice consiste à diversifier les espèces et variétés cultivées. Ainsi, il sera nécessaire de « produire un peu de tout partout », en limitant la spécialisation régionale et en se réorientant vers des circuits de commercialisation courts.

* Les défis écologiques. La France s’est engagée à stopper l’érosion de sa biodiversité d’ici à 2010 et à atteindre le bon état écologique des eaux d’ici à 2015. Ceci suppose d’encourager la préservation des milieux remarquables, l’autonomie de l’agriculture vis-à-vis des intrants, et de réintégrer la nature comme « facteur de production ». Les infrastructures agroécologiques (haies, bosquets, bandes enherbées, prairies naturelles, vergers de haute tige et milieux peu ou pas anthropisés) ont ici un rôle essentiel à jouer en fournisssant aux cultures des auxiliaires (ex. insectes prédateurs des ravageurs des cultures).

 

Vers une agriculture autonome, économe et non polluante

 

Pour répondre à ces objectifs, l’agriculture devra se réorienter vers des systèmes autonomes, économes et non polluants. Ceci suppose de la fonder sur de nouvelles bases.

Pour cela, FNE propose de :

* Doter les villes de ceintures nourricières en préservant les espaces agricoles périurbains

* Réorienter la recherche agronomique vers les systèmes agricoles autonomes et économes en intrants

* Réviser la filière de conseil et de distribution des pesticides, notamment par la mise en place d’une formation obligatoire pour tous les utilisateurs

* Réorienter la PAC vers la rémunération des services écologiques rendus par l’agriculture, et vers un soutien significatif aux prairies permanentes et à l’agriculture biologique

* Renoncer aux objectifs d’incorporation d’agrocarburants

* Encourager l’agriculture de Haute Valeur Environnementale (HVE), qui se caractérise, selon FNE, par sa faible consommation d’intrants et la place laissée aux espaces de régulation écologique (ou infrastructures agroécologiques) favorables à la biodiversité