Malgré le report du Sommet du Gène prévu les 28 et 29 octobre à Paris dans
le cadre de la Présidence Française de l’UE, la société civile, qui comptait y
participer, a décidé de maintenir son propre rassemblement le lundi 27
octobre 2008 et le 28 au matin.

Pourquoi ? Le recul momentané des surfaces de maïs OGM en Europe en
raison, en particulier, du moratoire français ne doit pas faire baisser la
vigilance. Les agendas européens sont bien remplis. De nombreuses
réunions se déroulent en dehors des sommets officiels, et dans une
transparence toute relative, avec pour objet d’avancer sur le cadre européen
d’utilisation des OGM (cultures, importations d’alimentation humaine et
animale, statut des semences).

Cette réflexion doit porter sur les nouvelles lignes directrices renforcées ou
normatives d’évaluation des risques sanitaires et environnementaux liés aux
OGM, mais aussi sur la prise en compte de critères socio-économiques
permettant la défense des systèmes agricoles et écologiques pré-existants.
Dans ce cadre, se discute, également, l’évolution du paysage semencier en Europe, au regard de l’utilisation de techniques différentes des OGM
« classiques » concernant la génomique végétale, voire animale : plantes
mutées, OGM « cachés », nanotechnologies,... qui ne seront pas sans effet
sur le statut à venir des semences au sein des différentes réglementations
nationales, européennes et internationales.
On le voit bien, l’ensemble de ces sujets porte sur des questions essentielles pour les communautés paysannes et les citoyens : faut-il accepter la contamination des semences et des aliments par les OGM, les plantes
manipulées non déclarées ? les firmes commerciales peuvent-elles, avec
l’appui des Etats, s’approprier le vivant à l’aide d’outils techniques et de
propriété intellectuelle (Certificats d’ Obtention Végétale -COV- et/ou
Brevets) au détriment de l’exercice des droits paysans ?

Exercer pleinement leurs droits pour les paysans, avec le soutien de la
société civile, c’est pouvoir conserver, utiliser, élever, échanger et vendre
leurs semences et animaux , libres de tout droit de propriété intellectuelle.

Les 106 organisations signataires de l’Appel « Semons la biodiversité »
approfondiront ensemble ces sujets au cours des différentes sessions de
travail des 27 et 28 octobre (programme sur le site
http://semonslabiodiversite.org) et réaffirmeront que semences et animaux sont
un bien commun inaliénable des communautés paysannes qui les ont
sélectionnés, cultivés et élevés à partir des savoir faire et des connaissances
populaires, que ceux-ci doivent être protégés contre le biopiratage sous ses
diverses facettes. Avant et après cette rencontre, c’est sur le terrain que les
acteurs de cette initiative deviendront des semeurs volontaires de
biodiversité !

 

Programme du Colloque Semons la biodiversité ;

 

Le programme en détails à Paris

Lundi 27 octobre

Le colloque, la projection du film et la réunion publique
auront lieu le 27 octobre de 14h à 22h à la salle Jean Dame –
17 rue Léopold Bellan – Paris 2e (M° Sentier).
14h - 18h/ COLLOQUE
14h – 15h/ Evolution du paysage semencier : fichage
génétique et Ogm cachés

avec Bob Brac de la Perrière (BEDE et Réseau Semences Paysannes).
15h – 16h15/ Evaluation de l’impact des Ogm
avec Albert Ferré (Plataforma Transgènics Fora !) et Marco Contiero
(Greenpeace International).
16h15 – 17h45/ Stratégies : Droits des paysans et
privatisation du vivant

avec Pierre Henry Gouyon (biologiste), Guy Kastler (Réseau
Semences Paysannes) et Olivier Keller (Confédération paysanne)
18h – 19h/ PROJECTION DU FILM de Marie-Monique Robin,
Le blé, Chronique d’une mort annoncée
19h – 22h/ REUNION PUBLIQUE
sur le thème Semons la Biodiversité
contre le fichage génétique et la privatisation du vivant
Avec Christian Vélot (enseignant chercheur en génétique moléculaire),
Jürgen Binder (apiculteur allemand), José Bové (syndicaliste paysan),
Jacques Testart (critique de sciences) et Guy Kastler (paysan)

Mardi 28 octobre

08h30 – 12h/ REUNION INTERNE - DISCUSSION STRATEGIQUE
Les représentants des organisations signataires de l’appel
« Semons la biodiversité » se réuniront pour élaborer une stratégie
commune sur les dossiers urgents et à plus long terme.
12h – 13h/ Une délégation du collectif remettra sur le Parvis de l’Hôtel
de Ville de Paris des sachets de semences fermières (semences
sélectionnées par l’industrie semencière mais multipliées à la ferme)
et paysannes (semences sélectionnées et reproduites à la ferme) à
Bertrand Delanoë en vue de sensibiliser l’opinion publique sur
les droits des agriculteurs et jardiniers amateurs à utiliser leurs
propres semences.

Toutes les infos et le programme sur le site
http://semonslabiodiversite.org