OGM - François Hollande a confirmé une prolongation du moratoire sur la culture du maïs transgénique MON810 de Monsanto, malgré l’annulation jeudi par le Conseil d’État de l’interdiction de cultiver ce maïs OGM.

"Il y aura une prolongation du moratoire", a déclaré le chef de l’État, lors d’une visite en Dordogne, ajoutant qu’il était nécessaire toutefois de "sécuriser juridiquement cette décision sur le plan national et surtout sur le plan européen".

Lors d’une discussion avec un apiculteur, le président de la république a donné davantage de détails sur le refus des OGM par la France : "Les premières victimes ce sont les apiculteurs", a-t-il notamment dit, soulignant au passage la nécessité de préserver "l’apiculture avec tout ce qu’elle a comme retombées bénéfiques pour l’ensemble de l’activité humaine".

"Pourquoi nous avons fait le moratoire sur les OGM ? Non pas parce que nous refusons le progrès, mais au nom du progrès. Nous ne pouvons pas accepter qu’un produit, un maïs, puisse avoir des conséquences défavorables sur les autres productions", a poursuivi François Hollande.

"Ce n’est pas le Conseil d’État qui dit si on peut ou pas interdire les OGM"

"Faisant application du droit de l’Union européenne, tel qu’interprété par la Cour de justice de l’Union européenne, le Conseil d’État a annulé l’arrêté du ministre de l’Agriculture du 16 mars 2012", avait annoncé jeudi le Conseil d’État dans un communiqué.

"Il ressort en effet de la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne qu’une telle mesure ne peut être prise par un État membre qu’en cas d’urgence et en présence d’une situation susceptible de présenter un risque important mettant en péril de façon manifeste la santé humaine, la santé animale ou l’environnement", avait ensuite expliqué le Conseil d’État.

Interrogé jeudi matin sur Europe 1, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, avait souligné que "le Conseil d’État n’est pas le décideur, ce n’est pas lui qui dit si on peut ou pas interdire les OGM, il ne s’appuie que sur la base juridique pour dire si elle est valide ou pas".

Le ministre avait laissé entendre qu’en cas d’annulation de l’interdiction, le gouvernement prendrait de nouvelles dispositions légales pour interdire ce maïs. "Quelle que soit la décision, la ligne du gouvernement sera la même : nous ne sommes pas favorables aux OGM, notamment au Mon810 qui est un maïs résistant aux herbicides", avait déclaré Stéphane Le Foll. "Il y a autre chose à faire, il existe des techniques aussi performantes, voire plus", a ajouté le ministre.

Source : Huftington post, le 3 aout 2013