Du 16 au 18 septembre vont se réunir au Parlement européen à Bruxelles des représentantes et représentants d’initiatives et d’organisations locales, régionales et nationales, d’agriculteurs, de protection de l’environnement, de consommateurs, d’entreprises et de scientifiques critiques. Ils discuteront ensemble des stratégies et des actions contre les OGM dans l’agriculture et l’alimentation.

Nous nous attendons à plus ou moins 300 participantes et participants de tous les Etats membres de l’UE, des autres pays européens non membres de l’UE mais également des invités de la Chine, de l’Inde, des Etats‐Unis, du Japon et de l’Afrique.

Un nouvel essai par l’industrie des OGM

Cet automne, l’Europe se prépare à une grande bataille autour des OGM. Le nouveau commissaire européen, John Dalli, (qui est maintenant le seul responsable en questions concernant les OGM) va tenter de permettre de nouveau la culture des plantes génétiquement modifiées. Comme l’un des premiers actes dans sa nouvelle position, il a autorisé la pomme de terre génétiquement modifiée “Amflora” de BASF et cela contre l’avis de la majorité des gouvernements et malgré d’importantes réserves scientifiques. De nouvelles autorisations d’espèces de maïs OGM sont prévues pour l’automne et probablement, la stricte prohibition des OGM non autorisés sera annulée. La Commission a aussi proposé de laisser la possibilité aux pays membres d’interdire ou non la culture des OGM. Finalement, les soi‐disant “valeurs limites” d’une contamination “accidentelle et inéluctable” seront légalisées dans les semences conventionnelles. Par cela, une culture sans contamination par des OGM deviendrait pratiquement impossible.

Les régions européennes se positionnent à Bruxelles

La volonté déclarée d’une large majorité des Européennes et Européens est celle d’une agriculture et d’une nourriture saine, sans OGM. Si les mouvements civils continuent à vouloir se faire entendre à Bruxelles et à coordonner leurs activités, ils pourront encore s’imposer dans l’avenir. Cela sera décisif pour notre future. Nous devons faire face à la pression de l’industrie génétique et à l’influence dangereuse de beaucoup de politiciens et de politiciennes qui ont l’espoir dangereux de pouvoir résoudre les problèmes sociologiques et écologiques par des formules passe‐partout. Nous devons leur présenter des demandes claires et des alternatives pratiques.

La vision d’une agriculture et d’une alimentation de demain

La grande majorité des Européens demandent des aliments produits d’une manière durable et sans OGM. Les enjeux ne sont pas seulement les risques qu’implique cette nouvelle technologie. Le débat d’une réforme de la politique agricole commune de l’UE (PAC), prévue pour la décennie suivante, entre maintenant dans une phase cruciale et décisive. D’un côté, il y a ceux qui revendiquent une agriculture paysanne, un développement rural durable et la qualité des produits régionaux qui ne vont pas aux dépens du climat, de la biodiversité et des pays en voie de développement. A ceux‐là s’oppose ce qui s’appelle la “bio économie fondée sur la connaissance”. L’industrie pétrolière, chimique et alimentaire recourt à de nouvelles technologies et à la pression globale du marché pour dégrader les agriculteurs à
des fournisseurs de matières primaires et à des sous‐entrepreneurs de leurs “usines vertes” et “bio raffineries”. Ce qui va ouvrir le terrain afin d’achever ce but seront les brevets sur le vivant, la propriété intellectuelle de séquences génétiques et de caractéristiques naturelles. La nourriture, les biocombustibles et les superficies agricoles vont se transformer en objets de spéculation internationale.

Pour rendre les négociations de la prochaine réforme agricole plus démocratiques et pour abolir les frontières des intérêts égoïstes nationaux, nous avons besoin d’une alliance entre consommateurs et agriculteurs.

Suffisamment de sujets à discussion pour deux jours pendant lesquels les participantes et participants de L’Europe sans OGM 2010 vont d’abord se réunir au Parlement européen et ensuite se retirer à Gand pour contempler ensemble l’avenir que nous attend et pour développer des projets communs.

Source : GMO Free Regions, Juillet 2010