Le 17 mai, l’Espagne et les Pays-Bas ont été à la proue de la résistance européenne contre les OGM et contre la firme détenant le quasi monopole sur les semences transgéniques, Monsanto.

Aux Pays-Bas, les salariés de Monsanto ont été accueillis par des militants pacifiques appelés « Roundup Monsanto » qui bloquaient les portes d’entrée du site de Bergschenhoek près de Rotterdam. Les militants ont distribué aux salariés des informations sur leurs démarches accompagnées de café. Ce blocage a eu lieu sur l’ancien site de De Ruiters, compagnie semencière néerlandaise rachetée par Monsanto en 2008. Une bannière parodiant le slogan de Monsanto indiquait « Imagine un monopole sur la nourriture, une agriculture toxique, Le Monde selon …Monsanto » [1] .

Au même moment en Espagne, une vingtaine d’activistes du collectif « Rompamos el silencio », « brisons la loi du silence » ont manifesté devant le siège de la firme de Saint Louis contre les cultures transgéniques. L’Espagne avec ses 80 000 hectares de mais MON 810 est le premier pays cultivateur d’OGM en Europe [2] .

Ces deux actions ont pour point commun de dénoncer le contrôle croissant de l’alimentation opéré par Monsanto. Monsanto domine le marché des semences et des pesticides. La firme possède 23 % du marché des semences commerciales et environ 90% des marchés des semences transgéniques. Cette concentration s’opère par le rachat de nombreuses compagnies. Rien qu’aux Pays-Bas Monsanto a racheté De Ruiters Seeds, Western Seeds and Seminis.

Ces deux manifestations critiquent la complaisance de l’Union européenne (UE) à l’égard de Monsanto et du modèle alimentaire que la firme veut imposer. Les Néerlandais indiquent que Monsanto et d’autres firmes font actuellement pression auprès du gouvernement néerlandais déjà pro-OGM et de l’UE pour procéder à des modifications législatives afin de faciliter la prise de contrôle du marché des semences et de la production alimentaire aux grandes compagnies [3].

Les groupes militants dénoncent aussi son monopole et la dépendance que cela créée chez les agriculteurs et les paysans. « Les paysans et les maraichers deviennent de plus en plus dépendants de ces grandes compagnies semencières et les semences brevetées vont encore aggraver la situation » selon Flip Vonk, présent à cet action et qui travaille dans une ferme biologique. Le porte parole de « Rompamos el Silencio » a également indiqué que les pesticides de Monsanto sont la cause de l’intoxication de plus de 3 millions de personnes et de « la mort de 20 000 paysans et paysannes ».

Enfin, ils rappellent que malgré 15 années de culture OGM, l’année 2009 témoigne d’un nombre record de personnes sous alimentées. Les OGM n’ont pas augmenté les rendements et n’apportent pas de solution aux problèmes de la faim. Selon Miranda De Boer « La crise alimentaire requiert des solutions complètement différentes. Nous devons changer drastiquement de cap, s’éloigner des l’agriculture chimique intensive pour aller vers une production alimentaire locale en harmonie avec la nature, sans pesticides et sans OGM. Un monde sans Monsanto est un bon pas dans cette direction. »

Source : Combat Monsanto, le 19 mai 2010





[1Press Release : Blockade of Monsanto’s Bergschenhoek Location in The Netherlands, Monday, 17 May diponible sur GM Watch http://gmwatch.org/latest-listing/1-news-items/12217

[2« Rompamos el silencio, protesta en contra de los transgenicos en la sede de Monsanto », Noticias EFE, Diario Vasco, http://www.diariovasco.com/agencias/20100517/economia/rompamos-silencio-protesta-contra-transgenicos_201005171649.html

[3Pour plus d’informations sur le développement de la loi sur le brevetage, consulter-le communiqué de presse d’A SEED Europe sur le sujet (en néerlandais) :
http://www.aseed.net/kwekersrecht-vs-patentrecht