BRUXELLES - L’organisation Greenpeace a lancé mardi une offensive contre "l’indigeste menu OGM" concocté par "l’apprenti marmiton" José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne qui a récemment suscité la controverse en autorisant une pomme de terre génétiquement modifiée.

M. Barroso ne peut pas manquer à Bruxelles les affiches le décrivant comme un "chef" cuisinant des "recettes génétiquement modifiées aux effets désastreux". Elles s’affichent sous les fenêtres de ses bureaux dans la ville, dans la station de métro du quartier européen et près de son domicile.

L’organisation écologiste entend dénoncer "l’appétit de l’Union européenne, de son commissaire à la santé John Dalli et de son chef José Manuel Barroso pour les organismes génétiquement modifiés".
"C’est une campagne trompeuse", a déploré mardi le porte-parole de M. Dalli, Frédéric Vincent.

Greenpeace dénonce l’autorisation récente de la culture de la pomme de terre transgénique Amflora du groupe allemand BASF. "Mais cette pomme de terre n’est pas destinée à la consommation humaine, seulement à l’industrie", a-t-il affirmé.

"La Commission européenne travaille sur des bases scientifiques approuvées par des autorités très sérieuses", a-t-il ajouté.

Greenpeace appelle à un moratoire sur l’autorisation des cultures génétiquement modifiées jusqu’à ce que le système actuel soit considérablement renforcé comme l’ont demandé les Etats de l’UE en décembre 2008.

L’organisation distribuera mercredi de la semaine prochaine le livre de cuisine OGM annoncé sur les affiches de sa campagne "la malbouffe remplace la bonne nourriture" afin de "monter d’un cran l’opposition à ces mauvais ingrédients peu respectueux de l’environnement".

M. Dalli reconnaît que l’autorisation de culture pour l’Amflora, la première depuis 12 ans, a "provoqué des remous dans toutes l’Europe".

La Commission "compte proposer de donner aux pays la possibilité de cultiver ou de ne pas cultiver les OGM s’ils le souhaitent" afin de faciliter les autorisations de culture, a-t-il précisé.

M. Dalli veut soumettre une proposition en ce sens en juin et "aucune autorisation de culture d’OGM ne sera proposée d’ici là", a assuré son porte-parole.

Les pays de l’UE sont très divisés sur les culture d’OGM et aucune majorité ne se dégage lors des votes sur les demande d’autorisation de commercialisation ou de culture. La Commission déplore cette situation, car selon les règles communautaires, c’est à elle qu’il revient au final de prendre la décision.

Source : AFP et Romandie News, le 20 avril 2010