La toxicité des pesticides et autres engrais chimiques sur la santé humaine n’est pas une découverte récente puisque déjà en 1962, la biologiste Rachel Carson, dans son ouvrage « Silent Spring » (Printemps Silencieux), avertissait des effets néfastes des pesticides sur la santé humaine et animale.


Pourtant, quarante ans plus tard, il n’y a aucune classe de produits connus pour sa toxicité qui soit utilisés de façon aussi massive que les agrotoxiques.

Certains pesticides ont été découverts dans les laboratoires militaires durant la seconde guerre mondiale pour être utilisés comme des armes chimiques, tels que les insecticides de la famille des organophosphorés, comme le DDT, d’abord conçus comme un gaz neurologique. Cela concerne aussi des herbicides comme le 2,4,5-T, employé pour la déforestation de la jungle vietnamienne et connu sous le nom d’Agent Orange, un best seller de Monsanto ayant empoisonné sans distinction la population vietnamienne et les soldats US. Aujourd’hui encore, la dioxine contenue dans l’Agent Orange est la cause de nombreux décès et de malformations graves chez les nouveaux nés vietnamiens.

La population rurale et les agriculteurs premières victimes de pesticides.

L’Organisation Mondiale de la Santé estime que chaque année se produit dans le monde un million d’intoxications aiguës causées par l’exposition à des pesticides, avec un taux de mortalité entre 0,4% et 1,9%. Dans 70% de ces cas mortels, l’intoxication est survenue dans la cadre professionnel, faisant des agriculteurs les premières victimes directes de ces poisons.

Aujourd’hui ce sont les expositions chroniques à ces produits chimiques qui inquiètent les scientifiques et les consommateurs. L’exposition continue à de nombreuses molécules chimiques utilisées en agriculture, et que l’on retrouve présentes dans notre alimentation, favoriseraient le développement de certains cancers, d’altération du système nerveux et de troubles de la reproduction.

Dans un récent rapport sur les liens entre pesticides et cancer, l’INSERM affirmait que « les pesticides sont retrouvés dans tous les compartiments de l’environnement et peuvent donc conduire à une exposition de la population générale par les aliments, l’eau de boisson, l’air intérieur et extérieur et les poussières de la maison. »

Repenser l’agriculture.

Par conséquent il serait peut être temps de repenser le dogme de l’agriculture industrielle née de la révolution verte, et dont les OGM ne sont que le dernier avatar, pour stopper cette fuite en avant vers le tout chimique. Pourquoi ne repenserions nous pas notre modèle agricole en fonction de sa raison d’être éternelle, a savoir l’alimentation de la population pour son bien être, et non plus pour le bénéfice des chantres de l’agrochimie s’engraissant sur notre obésité malbouféenne. Cela demandera sans doute l’implication de chacun afin de reprendre les commandes de notre alimentation, en réclamant une agriculture paysanne et raisonnée pour une alimentation saine et sans OGM. La souveraineté alimentaire commence sur nos marchés et dans nos cuisines.

Un Edito de Combat Monsanto