Les produits biologiques vendus en Europe pourront dorénavant contenir des résidus d’organismes génétiquement modifiés (OGM) sans étiquetage particulier, conformément à un nouveau règlement européen qui entre en vigueur le 1 janvier 2009.

Adopté en juin 2007 par les ministres européens de l’Agriculture, ce nouveau texte législatif autorise la présence "fortuite ou techniquement inévitable" d’OGM à hauteur de 0,9% dans les produits bio. Au-delà de ce seuil, ces aliments devront être étiquetés comme contenant des OGM. En deçà, aucune indication au consommateur n’est prévue.

Ce nouveau règlement, qui avait provoqué la controverse lors de son adoption, étend en réalité aux produits bio des dispositions européennes déjà en vigueur depuis 2004 pour l’ensemble des aliments issus de l’agriculture conventionnelle.

Outre l’introduction de ce seuil controversé, le nouveau texte établit une série de règles fondamentales pour l’agriculture biologique en Europe. Ainsi, seules les denrées alimentaires contenant au moins 95% d’ingrédients biologiques pourront porter le nouveau logo biologique européen, lequel sera obligatoire. Celui-ci aurait normalement dû faire son apparition ce 1er janvier en même temps que le nouveau règlement, mais son introduction a été reportée au 1er juillet prochain.

Le ministre Belge de l’agriculture voit rouge...

Ce nouveau règlement européen sur la production biologique fâche le ministre wallon de l’Agriculture et de l’Environnement Benoît Lutgen. Pour le ministre, cette nouvelle réglementation qui déforce grandement l’agriculture biologique, est en totale contradiction avec les objectifs wallons de développement d’une "agriculture basée sur des liens de confiance forts entre producteurs et consommateurs et sur des produits de haute qualité".

Benoît Lutgen a rappelé mercredi que dès les premières discussions en décembre 2006, il avait refusé la proposition de la Commission européenne, et que lors du Conseil des ministres de juin 2007, il avait demandé à la délégation belge d’exprimer un vote défavorable tout comme l’Italie, la Grèce et la Hongrie.

En dépit de cette opposition, l’Europe a adopté son nouveau règlement. Cependant, cette décision européenne ne remet pas en question les positions que le ministre de l’Agriculture et de l’Environnement défend en Région wallonne, a insisté Benoît Lutgen.

Celui-ci a souligné qu’il resterait inflexible dans son combat contre la culture des OGM, pour assurer l’avenir d’une agriculture wallonne de qualité à taille humaine, traditionnelle et biologique, et préserver la liberté de choix du consommateur.

Source : RTL Info Belgique