Communiqué de presse – La Via Campesina

(Djakarta, 16 avril 2012) Paysannes et paysans et leurs alliés célébreront la Journée Internationale des luttes paysannes demain, le 17 Avril 2012 en organisant plus de 250 actions et manifestations partout dans le monde.

Cet événement commémore le massacre de 19 paysans sans terres qui réclamaient le droit à la terre et àla justice en 1996 au Brésil [1]La liste complète des actions, allant de conférences universitaires à des occupations de terres, est disponible sur le site : www.viacampesina.org

Cette année le mouvement international La Via Campesina se mobilise en opposition à l’offensive actuelle de certains états et de grandes multinationales pour s’approprier des terres que les paysans et paysannes cultivent depuis des siècles partout dans le monde. Ce que demandent les paysannes et les paysans est simple : ils demandent de pouvoir accéder à la terre pour nourrir leurs communautés. Quand les multinationales s’approprient des terres, elles développent d’énormes plantations de monocultures destinées à l’exportation. Cela ne fait qu’augmenter la faim, les crises sociales et des désastres écologiques tels que les changements climatiques.

Demain les organisations paysannes et leurs alliées vont réclamer des terres au Brésil, dans tout le pays, elles vont organiser des mobilisations de masse pour protester contre les accaparements de terres à Teteau Mozambique ainsi que devant la Cour Constitutionnelle à Djakarta, en Indonésie. A Bruxelles, elles vont lancer une parodie de site internet de la Commission européenne pour célébrer les 50 ans de la Politique Agricole Commune.

Cette journée d’action aura lieu quelques jours avant la Conférence de la Banque Mondiale sur la Terre et la Pauvreté qui se tiendra à Washington D.C., du 23 au 26 avril 2012. Les mobilisations de Via Campesina proclameront l’opposition totale des paysannes et des paysans à l’initiative de la Banque Mondiale pour les Investissements Responsables en Agriculture (RAI) supposée empêcher les abus des accaparements de terres mais qui en fait légitime l’appropriation des terres agricoles par des grandes sociétés et des investisseurs publics de certains pays.

Dans la dernière ligne droite avant le Sommet de la Terre Rio+20, les paysans, paysannes, les défenseurs de la souveraineté alimentaire ainsi que les mouvements pour une agriculture paysanne durable s’opposent au « capitalisme vert » actuellement promu au niveau international. Nous pensons que la terre, l’eau, les semences et toutes les ressources naturelles doivent rester dans les mains des paysannes et des paysans afin qu’ils puissent les préserver et nourrir le monde. Elles ne doivent pas passer sous le contrôle des entreprises multinationales qui cherchent à augmenter leurs bénéfices et non à répondre aux besoins des peuples”, a dit Henry Saragih, le coordinateur général de La Via Campesina.

Pour les interviews et pour plus d’informations

Henry Saragih (en anglais) : +62 811655668 (Indonésie)

Itelvina Masioli (en espagnol ou portuguais) : + 55 11 63 59 00 44. (Brésil)

Josie Riffaud (en Français) + 33(0) 6 13 10 52 91 (France)

Ibrahim Coulibaly (en Français) : +22366761126 (Mali)

Plus d’information sur www.viacampesina.org
e-mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.





[1Le 17 avril 1996, dans l’Etat de Pará, à Eldorado dos Carajás, la police militaire de l’Etat a tiré sur des paysannes et paysans du Mouvement des Travailleurs Ruraux Sans Terres (MST), tuant 19 personnes. Cemême jour 1500 femmes et homes du MST occupèrent et bloquèrent l’autoroute BR-150 à Eldorado dosCarajás, avec l’intention de faire pression sur l’Etat et sur le gouvernement fédéral en faveur de la réformeagraire. Aux environs de 16h 155 des policiers militaires de deux brigades de l’Etat ont encerclé les manifestants sur l’autoroute, en lançant des grenades lacrymogènes, faisant usage de munitions réelles etde tirs de mitrailleuses. En plus des 19 membres du MST tués durant le massacre, trois autres moururentde leurs blessures et 69 personnes furent blessées. Les autorités de l’État, la police, l’armée et depuissants propriétaires terriens locaux furent impliqués dans la préparation et l’exécution du massacre.Quinze ans plus tard aucun des responsables du massacre à Eldorado dos Carajás n’a été emprisonné oupuni.