Un état des lieux de l’invasion OGM pays par pays.

La Confédération paysanne a occupé les locaux de BASF Agro lundi matin. Elle demande notamment aux semenciers d’indiquer quels modes d’obtention ils utilisent pour chaque variété et quels brevets couvrent ces semences.

 

Suite à l’échange de courriers entre la Confédération paysanne et BASF, une quinzaine de militants du syndicat ont occupé les locaux de la division Agro de la firme à Écully, près de Lyon, dans la matinée du lundi 25 juin.

Cette action contre la multinationale vise à dénoncer la commercialisation des variétés de colzas Clearfield. La Confédération paysanne rappelle que celles-ci ont été « rendues tolérantes à un herbicide par mutagenèse, une technique définie comme OGM par la directive 2001-18, mais exclue des règles d’évaluation, de traçabilité et d’étiquetage ». « Comme les variétés de tournesol Clearfield et Expressun, ce sont des OGM cachés qui colonisent nos champs », dénonce le syndicat.

Multiplication de microspores

Selon le syndicat, pour obtenir les colzas Clearfield, plusieurs modifications successives sont provoquées en laboratoire, et l’une d’elles en particulier est réalisée par une technique OGM non exemptée, la multiplication de microspores. « Cette manipulation génétique consiste à produire des plants de colza issu uniquement de cellules de grains de pollen, sans fécondation d’aucune fleur, explique la Confédération paysanne. Ce type de clones de lignées mâles sans croisement sexuel n’existe pas dans la nature, il s’agit sans contestation possible d’OGM. »

La Confédération paysanne estime donc que BASF aurait dû pour respecter la loi, avant toute commercialisation de ces semences, faire une demande d’autorisation de dissémination en plein champ et donc les soumettre à une évaluation, un suivi, et un étiquetage comme OGM.

« Alors que la Cour de Justice de l’Union européenne doit se prononcer le 25 juillet prochain suite à notre recours en Conseil d’État, nous voulons pointer l’absence de transparence de BASF qui impose en catimini ses OGM, au mépris de l’environnement et des droits des paysans et des consommatrices et consommateurs », considère le syndicat.

 

Source : La France Agricole, le 25 juin 2018