AFP BRUXELLES, le 22 juillet 2009 — La Commission européenne est revenue à la charge mercredi sur le maïs génétiquement modifié en proposant d’autoriser la commercialisation et l’utilisation dans l’UE de trois semences de la multinationale américaine Monsanto.

Les trois semences de maïs sont le MON88017, le MON89034, et le NK603, génétiquement modifiées pour être résistantes aux insectes et tolérantes aux herbicides. La demande d’autorisation concerne l’importation, la transformation, l’alimentation humaine et animale.

Les experts des Etats membres consultés mercredi ne sont pas parvenus à se prononcer, malgré les avis favorables de l’Autorité européenne pour la sécurité des aliments (EFSA), a précisé la Commission.

En vertu des règles européennes, il revient dans ce cas à l’exécutif européen de soumettre la proposition aux ministres de l’Environnement, ce qui sera fait au cours de leur prochaine réunion fin octobre. Si les ministres ne parviennent pas à prendre position pour ou contre l’autorisation, la décision finale sera alors prise par la Commission.

Plusieurs semences génétiquement modifiées sont déjà autorisées à l’importation dans l’UE, mais une seule l’a été à la culture, le maïs Monsanto 810.

Les pays européens sont dans leur grande majorité opposés aux cultures d’organismes génétiquement modifiés en raison des risques pour l’environnement et pour les autres cultures.

Ils refusent de donner leur accord à toute autorisation tant que les méthodes d’évaluation de l’EFSA n’auront pas été révisées et renforcées, notamment pour mieux prendre en compte les risques de dissémination.

Six pays - France, Autriche, Hongrie, Luxembourg, Allemagne et Grèce - ont adopté des clauses de sauvegarde pour interdire la culture sur leur territoire de la seule variété de maïs génétiquement modifiée autorisée dans l’UE, le MON 810, "en raison de risques environnementaux".

Monsanto a demandé le renouvellement de l’autorisation de culture pour le MON810 et a obtenu un avis favorable de l’EFSA.

Le président de la Commission, José Manuel Barroso, qui gère personnellement ce dossier, a tenté de faire lever ces clauses le 2 mars, mais il a été désavoué : 22 des 27 membres de l’UE ont voté contre sa demande.