La semaine dernière, en Suède, des plants d’une nouvelle pomme de terre génétiquement modifiée, la Amadea – pour l’heure non testée, non évaluée et non autorisée en Europe – ont contaminé un champ OGM de la variété Amflora, dont la production était notamment destinée à la revente de semences…

Plant Science Sweden, filiale du géant de la chimie allemand BASF, qui possède les brevets sur ces deux OGM, semble avoir malencontreusement mélangé les semences, provoquant la contamination du champ de pomme de terre Amflora, autorisée en Suède avec une variété non approuvée et expérimentale, la Amadea, qui n’a pas encore été pleinement testée sur le volet des impacts environnementaux et sanitaires.

BASF tente de minimiser la gravité de cet événement en précisant que « seulement » 47 plantes d’Amadea ont été retrouvées dans le champs d’Amflora qui comptait environ 680 000 pommes de terre. Est-il besoin de rappeler à la multinationale qu’un OGM non autorisé est, par définition, interdit et illégal quelque soit le taux de contamination ?

L’origine de cette contamination reste incertaine même s’il est très probable qu’elle soit due à une erreur humaine. La réaction des autorités suédoises dans ce dossier reste bien timorée : elles ont en effet exigé que les champs soient débarrassés des plants Amadea, mais autorisent le maintien des plants Amflora, en dépit de la forte probabilité de contamination. Les autorités scandinaves ont également imposé à BASF de tenir compte de la présence de champs de pommes de terre génétiquement modifiées similaires en Allemagne et en République tchèque. La Commission européenne a, quand à elle, demandé à BASF de venir à Bruxelles pour s’expliquer sur la « bourde » commise.

L’épisode est embarrassant pour BASF qui a annoncé la semaine dernière faire une demande d’autorisation auprès de la Commission européenne pour sa pomme de terre Amadea, riche en amidon essentiellement et destinée à l’industrie. Est-ce un hasard du calendrier ou, une fois de plus, un exemple du syndrome « on contamine d’abord, on autorise ensuite » ? Il faut également rappeler que, dans le même temps, BASF travaille toujours au développement de la Fortuna, une pomme de terre génétiquement modifiée résistante au mildiou, qui serait quant à elle destinée à l’alimentation humaine. La firme espère obtenir l’homologation de la Fortuna courant 2011.

Une faille inquiétante dans le système

Cet incident semble être le résultat d’une déplorable et inquiétante, faille dans le dispositif de bio sécurité. Il prouve, s’il en était encore besoin, l’inévitable contamination et l’impossibilité de réellement séparer les cultures… Des précédents existent, et les cas de contamination de semences conventionnelles ou bio par des semences transgéniques sont fréquents A travers ces incidents successifs, la contamination parait inévitable ! (voir le cas allemand en juin dernier)

Face à cette incertitude, les gouvernements européens doivent intervenir auprès de la Commission Européenne pour l’empêcher d’autoriser d’autres plantes génétiquement modifiées. C’est la seule solution pour arrêter la contamination, dans nos champs et de nos assiettes.

Agir pour exiger la transparence !

Aujourd’hui, Greenpeace reste mobilisée : rassemblons un million de voix pour obtenir un moratoire sur toutes les nouvelles autorisations d’OGM !

Plus de 750.000 Européens ont signé, aujourd’hui, vous aussi, soutenez cette initiative citoyenne !

Source : Greenpeace France, 6 septembre 2010.