Il fallait s’y attendre, la fuite des quelques 250.000 documents diplomatiques sur le site wikileaks révèle certains aspects de la politique environnementale américaine. Pour l’instant le site internet ne dévoile que très progressivement les câbles (télégrammes) diplomatiques et il faudra encore une longue analyse pour mesurer la portée exacte de la fuite.

Seuls 471 emails sont disponible actuellement, sur un "jeu complet [consistant] en 251 287 documents", datant "du 28 décembre 1966 au 28 février 2010 et [provenant] de 274 ambassades, consulats et missions diplomatiques", indique le site.

Pour l’instant, un premier câble, daté du 16 avril 2009, émanant du Département d’État et destiné à quatre ambassades de la région des Grands Lacs détaille les attentes de l’exécutif américain relatives à certains aspects de la politique agricole africaine.

L’email en question présente "la liste complète des priorités stratégiques et des besoins d’information afin de permettre aux agences gouvernementales concernées d’allouer des ressources et mettre à jour les projets de collecte de renseignements", peut-on lire en préambule.

La partie la plus surprenante concerne la politique liée aux organismes génétiquement modifiés (OGM). Au chapitre "alimentation", il est demandé aux ambassades de collecter des informations sur "l’acceptation par les gouvernements au sujet des aliments génétiquement modifiés et de la propagation des cultures génétiquement modifiées."

De même les questions liées aux espèces invasives et la disponibilité en eau sont abordées. Il s’agit de savoir si ces éléments ont un impact sur la production agricole et, concernant l’eau, sur les conflits territoriaux.

Les liens entre hausse du prix des denrées alimentaires et les problèmes nutritionnels ainsi que la stabilité politique de la région, figurent aussi parmi les priorités des Etats-Unis. À ce sujet le Département d’Etat s’intéresse en particulier aux politiques de subventions et aux limitations imposées aux exportations et importations.

Les techniques agricoles sont elles aussi pointées du doigt et en particulier les modifications apportées aux pratiques culturales, la sélection des semences et l’usage, ou non, d’engrais chimiques.

Enfin, le gouvernement américain souhaite savoir s’il y a des éléments prouvant que la déforestation, la désertification, l’érosion et la dégradation des sols affectent les rendements agricoles.

Source : Philippe Collet, Actu-Environnement.com, 01 Décembre 2010