Nouvelle poursuite relative aux OGM au États-Unis , nouvelle condamnation pour les producteurs de transgéniques. C’est le géant allemand Bayer AG qui doit verser des indemnités, de 136.8 millions de dollars !

Riceland Foods, une coopérative agricole de l’Arkansas, a intenté une action contre Bayer Crop Science il y a près de quatre ans, suite à la contamination de nombreux champs par du riz génétiquement modifié de la multinationale (LL 601 – tolérant à un herbicide), planté entre 1998 et 2001 à titre expérimental.
Il y a moins d’un mois, un jury a accueilli l’action de Riceland. 125 millions de dollars ont été octroyés au plaignant en tant que dommage punitif, du jamais vu dans l’histoire judiciaire de l’Arkansas. Et cette pénalité arrive après les compensations accordées à différents agriculteurs individuels américains par la cour, qui avaient encouru des pertes sur leur exploitation suite à ces contaminations.

L’un des principaux arguments de la poursuite a été l’impossibilité d’exporter les grains « contaminés » dans plusieurs pays européens. En effet, ce riz génétiquement modifié n’était autorisé au commerce nulle part au monde, et en particulier dans les pays d’Europe. Pour éviter des conséquences commerciales durables, les États-Unis ont alors autorisé, par une démarche accélérée (fast track procedure) ce riz OGM expérimental, mais l’Europe n’a fort heureusement pas suivi et ce riz y est toujours interdit. Aucun riz OGM n’est autorisé en Europe à ce jour…

La contamination a été détectée dans au moins 30 pays, dont le Canada, l’Allemagne, la Suède et la France. En 2007, Greenpeace publiait un rapport « le prix de l’inconscience » qui montrait que 63 % environ des exportations américaines de riz ont été affectées.

Ce scandale montre ainsi que des cultures expérimentales, même limitées dans l’espace et dans le temps, peuvent avoir des conséquences considérables en termes de contamination génétique et de pertes financières.
Cette condamnation de Bayer est une petite victoire, même si le dommage a été déjà fait. N’aurait-il pas été préférable d’éviter cette contamination ? L’application du principe de précaution aurait évité la contaminations de milliers de tonnes de riz et les conséquences économiques qui s’ensuivent. Il est temps de rejeter le riz OGM une fois pour toutes !

Source : Greenpeace France, le 11 avril 2011