L’avenir de l’étiquetage des organismes génétiquement modifiés (OGM) pourrait bien se jouer cette semaine à Québec. Après des années de tergiversations, un comité des Nations unies réuni au Centre des congrès devrait en effet faire des recommandations à ce sujet. À défaut d’une entente, la question risque de prendre le chemin des oubliettes.

Entendons-nous, il ne s’agit pas d’imposer une ligne de conduite aux pays, loin s’en faut, mais simplement de permettre à ceux qui choisissent de rendre l’identification des aliments OGM obligatoire de continuer à le faire, à l’abri d’éventuelles poursuites en vertu des accords de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), dit Charles Tanguay, de l’Union des consommateurs.

Le Comité du Codex sur l’étiquetage des denrées alimentaires siège toute la semaine à Québec, où il aborde différents sujets en lien avec l’identification des produits. Ce comité est rattaché à la Commission du Codex Alimentarius, un programme mixte de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Créée en 1963, cette commission, qui regroupe 184 pays, établit des normes alimentaires afin de protéger les consommateurs et d’assurer la salubrité des aliments. L’adhésion à ces normes est volontaire, mais la plupart des pays les suivent, car l’OMC s’y réfère lorsque survient un litige commercial.
La question de l’étiquetage des OGM est quant à elle discutée depuis 1991.
Reconaissance du droit

Mardi, le Regroupement québécois contre les OGM (RQcOGM) a demandé au Canada, qui préside la séance, d’adopter une position ralliant la majorité des pays en faveur d’une reconnaissance de ce droit dans le Codex.
La coalition déplore dans un communiqué qu’Ottawa ait choisi jusqu’ici de suivre « la position d’une poignée de pays, avec en tête les États-Unis, pour tenter de nuire à l’avancement des discussions. « Ces manoeuvres servent clairement l’intérêt des multinationales en biotechnologies, non celui des consommateurs ».

« On veut simplement que les pays aient une marge de manoeuvre », dit M. Tanguay, dont l’organisme est membre du RQcOGM.

Selon Michael Hansen, de l’organisation Consumers International, qui assiste aux délibérations, cette réunion est celle de la dernière chance. Le président du comité a en effet indiqué que si le désaccord persistait, le sujet pourrait être abandonné, a-t-il dit au Soleil en marge de la réunion mardi.
Les sujets à l’ordre du jour sont abordés l’un après l’autre, sans horaire fixe. Selon M. Hansen, la décision concernant les OGM pourrait être prise mercredi matin.

La question de l’étiquetage des OGM constitue un enjeu aussi bien politique, économique et environnemental que de santé, plaide pour sa part Charles Tanguay.

Source : cyberpresse.ca et Greenpeace Canada, le 11 mai 2011