Nous laissons aux lecteurs de Combat Monsanto la possibilité de suivre le débat autour du Monde selon Monsanto de Marie Monique Robin (Arte/Edition la découverte).

Cet Article paru le 14 Décembre 2008 dans le Journal du Dimanche est la première réaction de Monsanto sur le travail de la journaliste d’investigation, soit 9 mois après la sortie du documentaire. Cet article ne mérite pas de commentaire tant il est un magnifique exemple de la désinformation dont est passée reine la société Monsanto.

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Pour ses détracteurs comme André Chassaigne, député PC du Puy-de-Dôme, la firme américaine représente rien moins que "l’arme alimentaire qui, en contrôlant les semences, cherche à dominer le monde". Espérant réhabiliter une image écornée, le leader des OGM se décide à sortir du silence par la voix de Laurent Martel, son directeur pour la France.

L’année 2008 a été marquée par le livre-enquête Le Monde selon Monsanto*, écoulé à 80 000 exemplaires. Qu’en avez-vous pensé ?

C’est un livre à charge qui assène tout un tas d’erreurs. En France, nous sommes avant tout des agronomes qui travaillent au service des agriculteurs. Monsanto participe à des défis essentiels. Nous sommes 6,5 milliards d’habitants sur Terre, nous serons 9 milliards d’ici quarante ans. Dans ce laps de temps, il va falloir produire autant d’aliments qu’au cours des 10 000 dernières années. Pour y parvenir, nous lançons une initiative sur vingt ans, le rendement durable : doubler les rendements sur trois espèces - le maïs, le soja et le coton -, tout en réduisant d’un tiers les quantités d’eau, de pesticides ou d’engrais.

Etes-vous aujourd’hui convaincu de l’innocuité pour les hommes des semences que vous vendez ?

Nous en sommes certains, car dans tous les pays du monde, nos produits passent au travers des contrôles les plus stricts. J’en veux pour preuve que le maïs MON 810 vient de passer avec succès la 24e évaluation de l’EFSA (autorité européenne de sécurité des aliments) qui confirme, une fois de plus, qu’il s’agit d’un produit totalement sûr.

Comment expliquez-vous alors que la culture du MON 810 soit interdite en France ?

Je pense que c’est une posture qui n’a rien de scientifique, qui est totalement politique. En France, l’accumulation des prises de position fait qu’il est difficile de parler des biotechnologies de manière positive.

Quelle conséquence économique cette interdiction a-t-elle pour vous ?

N’oubliez pas que nous vendons d’abord des semences conventionnelles et que nous sommes leader en France sur le maïs, le colza et le tournesol. Sinon, il faudrait poser la question à un agriculteur du sud-ouest de la France qui a pu cultiver des OGM en 2007, obtenir des rendements 20 à 25% supérieurs avec une qualité sanitaire de récolte tout à fait spectaculaire, et à qui l’on demande dès l’année suivante de renoncer à cet outil.

Quel regard portez-vous sur les faucheurs d’OGM ?

La désobéissance civique est inacceptable.

Les ministres européens de l’Environnement viennent de se mettre d’accord sur un durcissement de l’encadrement des plantes transgéniques. Craignez-vous une "Europe, zone sans OGM" prônée par les ONG ?

C’est l’agriculture européenne qui serait alors pénalisée. Je comprendrais d’autant moins que l’on sort du Grenelle de l’environnement et que les biotechnologies peuvent être un excellent contributeur, par exemple en réduisant les passages d’insecticides. Aujourd’hui, toutes les grandes agricultures au monde ont adopté ces technologies.

Source : "Nos OGM sont totalement sûrs"
Propos recueillis par Soazig QUEMENER
Le Journal du Dimanche, Décembre 2008