Comme chaque année, la Fédération Internationale des Amis de la Terre (Friends of the Earth International) publie un bilan mondial des OGM, intitulé : « Qui tire profit des cultures GM ? ».

Ce bilan est le seul bilan mondial, indépendant de l’industrie des biotechnologies. Contrairement aux affirmations des industriels qui sont souvent infondées, ce rapport étaye toutes ses affirmations et cite ses sources scientifiques et officielles. Chapitre extrait du rapport annuel 2010, concernant les OGM et les changements climatiques.

Voici l’introduction de ce chapitre, puis le nom des différents paragraphes (pour lire le chapitre en entier, ouvrir le document en fin de texte)

Introduction

Les firmes de biotechnologies avaient promis de résoudre la pauvreté et la faim dans le monde, grâce aux OGM. Résultat : il n’y a jamais eu autant d’humains qui souffrent de la faim qu’aujourd’hui ! Mais elles ne se découragent pas pour si peu. Elles remettent ça, avec une nouvelle promesse : maintenant, grâce aux OGM, elles vont combattre les changements climatiques…

Cette promesse repose sur une toute une série « d’arguments ».

Certains ne sont que le rabachage des vieilles promesses, comme quoi les OGM allaient réduire les volumes de pesticides et augmenter les rendements. On a vu ce que ça a donné. Qu’à cela ne tienne, les firmes de biotechnologies tentent maintenant de prouver que les OGM pourraient être utiles, à la fois pour limiter les changements climatiques et pour s’y adapter. Un des nouveaux « arguments » est que les plantes OGM vont réduire les quantités de carbone relâché provenant du sol, en diminuant le labourage. On nous promet aussi que de nouvelles plantes résistantes à la sécheresse sont sur le point d’être commercialisées. Les compagnies de biotechnologies sont très actives (EuropaBio 2008) lors des négociations de l’ONU sur les changements climatiques et font pression en faveur des plantes GM et des méthodes agricoles industrielles. Bien que celles-ci soient responsables de 50% des émissions mondiales de protoxyde d’azote (N2O), les firmes biotech essayent de les faire reconnaître comme des techniques agricoles de lutte contre les changements climatiques (EuropaBio 2008).

Des gouvernements et des investisseurs privés, comme la Fondation Gates, se laissent prendre par le charme des discours et augmentent leurs investissements dans la recherche sur les OGM. Au Royaume-Uni, par exemple, le gouvernement a dépensé 49 millions de livres dans les biotechnologies en 2006/2007, pour seulement 1,6 million de livres versés à l’agriculture biologique (Amis de la Terre 2007). En octobre 2009, la Fondation Gates a annoncé une rallonge financière de 120 millions de dollars pour l’agriculture africaine. Lors de la conférence de presse, Bill Gates affirmait : « les biotechnologies ont un rôle important à jouer dans l’accroissement de la productivité agricole, particulièrement dans le contexte des changements climatiques ». (Gouv. Etats-unien 2009)

Pour s’en sortir, « on ne peut plus faire comme si de rien n’était ».

Les plantes GM ne sont que le dernier avatar du modèle agricole intensif qui a dominé l’agriculture, ces 60 dernières années. Les méthodes de culture et d’élevage intensifs exigent des apports importants en pétrole, engrais artificiels, pesticides et l’utilisation de semences hybrides. Pris collectivement, ce sont les principaux contributeurs aux changements climatiques, car ils entraînent une forte augmentation des émissions de gaz à effet de serre, une réduction de la séquestration du carbone dans les sols, ainsi que leur érosion et la destruction des écosystèmes. L’Evaluation Internationale des Sciences et Technologies Agricoles pour le Développement (IAASTD en anglais) qui a un fonctionnement intergouvernemental, concluait dans son rapport « qu’il n’est pas possible de continuer comme si de rien n’était » (IAASTD 2008) et que les pratiques agricoles doivent changer radicalement pour s’attaquer aux défis posés par les changements climatiques. Il s’agira de nourrir une population croissante, de protéger et restaurer la biodiversité et les services rendus par les écosystèmes, tout en produisant des carburants et des matières premières pour l’industrie.

En fait, les industriels des biotechnologies affirment beaucoup de choses qui s’avèrent n’être que des exagérations ou sont totalement prématurées. De plus, le modèle OGM est, comme les autres formes d’agriculture intensive, très dépendant d’une technologie très coûteuse et d’intrants très gourmands en énergie. Il serait totalement irresponsable de faire confiance à des promesses aussi peu solides, alors qu’il est urgent de s’attaquer aux causes et aux conséquences des changements climatiques.

Les biotechnologies sont une fausse solution contre les changements climatiques. En effet, le développement des OGM est extrêmement coûteux et confisque des moyens financiers qui pourraient être investis utilement dans d’autres solutions. En même temps, la valeur des connaissances agricoles locales et l’agroécologie sont de plus en plus reconnues à leur juste valeur, comme dans des rapports récents (APPG, 2010) (PNUE, 2008) (IAASTD, 2008). Par contre, l’alternative sérieuse et viable qu’est l’agroécologie, ne reçoit que peu d’attention et encore moins de soutien financier de la part des gouvernements et de groupes comme la Fondation Gates, qui continuent a verser en vain des sommes importantes pour les OGM et les biotechnologies (GM Freeze, 2008).

Examinons le lien entre OGM et changements climatiques

Affirmation n°1 : la culture des OGM augmente la rétention du carbone dans les sols.

Affirmation n°2 : les plantes GM réduisent les émissions de gaz à effet de serre, lors des travaux agricoles.
Plantes GM, tolérantes à un herbicide et mauvaises herbes résistantes
Les plantes GM tolérantes aux herbicides endommagent les sols

Affirmation n°3 : les plantes GM vont nourrir une planète qui se réchauffe.
Les plantes GM ne donnent pas de rendements plus élevés
La majorité des OGM ne sont pas destinés à l’alimentation humaine
Les « terres marginales » ne peuvent pas être utilisées pour des OGM miracles


Affirmation n°4 :
 de nouveaux OGM miracle vont produire de la nourriture, même lors de sécheresses ou dans des conditions de stress.
Les OGM « miracle » ne sont pas disponibles actuellement pour des cultures commerciales
Les OGM supportent mal les autres conditions de stress

Affirmation n°5 : On peut faire des OGM pour produire des carburants.

Affirmation n° 6 : Les OGM pourraient supprimer la dépendance aux engrais azotés.

Affirmation n° 7 : Les arbres GM peuvent séquestrer le carbone.
Les OGM menacent les vraies solutions contre les changements
climatiques
Brevetisation des gènes « climatiques » naturels
Les vraies solutions sont menacées
Les méthodes agroécologiques peuvent s’attaquer aux changements climatiques
augmenter la matière organique du sol
agroforesterie
récupération de l’eau goutte-à-goutte
développer les techniques pour lutter contre la salinité

Source : Les amis de la Terre, 12 avril 2010