Le site Grist Magazine révèle que Monsanto « appuie financièrement » un projet de loi anti-lanceurs d’alerte dans l’Iowa. Si le projet de loi est adopté, il deviendra illégal de produire des reportages en caméra caché à l’intérieur de « tout types d’installations agricoles » et/ou d’obtenir un emploi dans le but d’infiltrer des entreprises.

Sarah Damian du Governement Accountability Project [1] indique, sur son blog dédié aux lanceurs d’alerte du secteur alimentaire [2], que Monsanto fait pression, à grand renfort de dollars, sur les législateurs de l’Iowa pour renforcer le « rideau d’acier » déjà mis en place autour de la production alimentaire. Et non sans raison :

« Avec plus de 25 établissements à travers l’Etat, Monsanto a plus d’intérêt dans l’Iowa que dans tout autre Etat du pays. La société s’est fortement investit dans le projet de loi parce qu’il couvre également les « opérations de cultures », et s’appliquerait aux « maisons de semences Monsanto », aux usines de fabrication de pesticides et aux laboratoires de recherche présent dans l’Iowa. Le géant des produits chimiques et de biotechnologies agricoles ne souhaite apparemment pas que des vidéos soient tournées à leur insu dans leurs usines. »

« Les enquêteurs de Monsanto se joignent à des groupes d’alcooliques anonymes »

« C’est assez scandaleux, quand on sait que les enquêteurs de Monsanto ne se gênent pas pour entrer sans prévenir dans les propriétés des agriculteurs et user de moyens douteux pour obtenir les preuves que les agriculteurs font pousser des semences brevetées sur leur exploitation. Les « enquêteurs » se font régulièrement passer pour des cartographes ou même se joignent à des groupes locaux d’alcooliques anonymes pour gagner la confiance des agriculteurs et accéder à leurs champs. Alors quand on parle d’infiltration... ».

Selon Sarah Damian, des dispositions du projet de loi permettraient à Monsanto de continuer à fureter dans les champs des agriculteurs dans sa traque permanente des soi-disant « voleurs de semences » ou « contrefaiseurs de brevets ».

Si vous en doutiez, voici une nouvelle preuve que Monsanto n’a pas perdu son goût pour les méthodes lourdes et violentes contre la transparence et la démocratie. Apparemment,l’infiltration des administrations au niveau fédéral (USDA, FDA…) ne suffit plus. Monsanto, pour continuer à cacher aux citoyens américains les effets néfastes des OGM et des pesticides sur leur santé et leur environnement, doit aussi faire pression sur les législateurs des Etats pour renforcer l’opacité autour de ses activités.

Combat monsanto, le 4 mai 2011





[1Organisation de défense des lanceurs d’alerte, http://www.whistleblower.org/